La France, première terre d’investissements étrangers, la Wallonie perd 15%

La Wallonie séduirait davantage les investisseurs étrangers si elle bénéficiait du prestigieux label Made in France (« fabriqué en France »), comme les autres régions de la République. Un label bien plus porteur que celui de Wallonie ou de Belgium : une marque qui perd de son cachet au fur et à mesure du délitement du Royaume.

Nouveau recul des investissements étrangers en Wallonie en 2021

Le Baromètre 2021 de l’Attractivité révèle que la France a conservé son rang de première destination européenne pour les investissements étrangers. Si elle a su rassurer et amortir le choc de la pandémie, elle doit désormais convaincre et inspirer.

En résumé

  • Malgré une baisse de 18 % des projets d’IDE accueillis en 2020, la France a conservé sa première place européenne face au Royaume-Uni et à l’Allemagne
  • Plus de la moitié des dirigeants pourraient relocaliser des activités en France à l’avenir, mais seuls 18 % le prévoient au cours des prochains mois
  • 74 % des investisseurs étrangers estiment que l’attractivité de la France va s’améliorer d’ici 2025

Après la grippe espagnole, la dernière pandémie ayant frappé le monde au XXe siècle, l’Europe a connu un formidable élan de créativité et de prospérité économique. Ce furent les « Années folles » en France, les Roaring Twenties  outre-Atlantique. En France, l’innovation ressuscitait une industrie meurtrie par la Première guerre mondiale et offrait de nouvelles perspectives à l’automobile, à l’aviation ou encore à la construction navale. Paris redevenait une capitale artistique et littéraire, attirant Picasso, Hemingway, Chagall, ou encore Soutine. Elle accueillait également les Jeux Olympiques en 1924.

Un siècle après, au sortir d’une crise sanitaire et économique traumatisante, quel chemin les économies mondiales, européennes et française vont-elles emprunter ? Quelles seront les conséquences de la pandémie sur l’investissement international, un des moteurs indispensables de l’innovation, de l’emploi et de la croissance ? Et dans cette effervescence post-crise, la France peut-elle rester attractive et compléter l’actif formidable que sont les 16 600 entreprises étrangères implantées dans l’Hexagone qui, rappelons-le, représentent 2,3 millions d’emplois, plus de 20 % du chiffre d’affaires de l’économie, plus de 14 % de l’investissement des entreprises et près du tiers des exportations ?

Premier enseignement de notre baromètre 2021, la France a fait mieux que résister en 2020.

Gagnée à la veille de la pandémie, elle a conservé sa place de première destination européenne pour les investissements directs étrangers. La partie ne fut pas facile, la bataille ayant fait rage pendant la crise pour rassurer les investisseurs, consolider les projets et donner de la visibilité à court et moyen terme. Or, force est de constater que l’action conjointe du gouvernement, des territoires et des dirigeants d’entreprise a permis de maintenir ce leadership.

La lutte a été rude car la concurrence européenne est restée vive. Malgré les épisodes parfois invraisemblables de la série économique britannique de ces dernières années et le Brexit, le Royaume-Uni n’a pas été abandonné par les investisseurs étrangers. Première puissance économique et industrielle européenne, l’Allemagne complète le podium.

Cependant, l’équilibre des forces est plus ténu que jamais, car l’exigence des dirigeants internationaux n’a jamais été aussi importante.

Les revendications traditionnelles, comme la stabilité fiscale et réglementaire, reviennent sur le devant de la scène, tandis que d’autres font leur apparition, comme l’attention portée aux problèmes sociaux et la transition vers des modes de production et de consommation plus écologiques.

Dans ce moment charnière, la France a le potentiel pour consolider son attractivité, se réinventer et maintenir un leadership important en tirant parti des profondes transformations à venir, à condition de savoir prévenir d’éventuelles secousses sociales et économiques.

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