Kaboul : lenteur et impréparation des Belges

L’opération belge « Red Kite » (toujours ce franglais) est dans la panade. Hier, les avions de la Défense devaient évacuer les premiers Belges de Kaboul, après la prise de la ville par les talibans… six jours auparavant (15 août).
Sur les 580 personnes candidates au rapatriement, seulement 16 ont pu rejoindre Islamabad, au Pakistan. Deux des quatre vols initialement prévus ont pu être effectués. L’un d’entre eux est même reparti à vide (!) de Kaboul. L’évacuation des Belges se déroule donc avec la plus grande difficulté. Il faut dire que les sauveteurs belges sont arrivés avec un retard énorme par rapport à d’autres pays.
442 Belges ont reçu un SMS ou un courriel avec un appel téléphonique de suivi pour venir à l’aéroport aujourd’hui. Mais la tâche semble insurmontable, surtout sans assistance militaire comme c’est le cas des Américains et des Français.

Parallèlement ce vendredi, alors que, dans le chaos de Kaboul, les opérations d’évacuation se poursuivaient, 569 personnes, dont des Afghans, avaient déjà été rapatriées par la France, selon le ministère des Armées. Grâce au pont aérien mis en place depuis l’Afghanistan via les Émirats arabes unis, 41 personnes ont ainsi atterri à l’aéroport Charles-de-Gaulle mardi, 209 mercredi, 216  jeudi et 103  vendredi.
En résumé, les Français sont arrivés à Kaboul trois jours avant les Belges, un temps précieux perdu par ces derniers. D’autant que les talibans pourraient commencer à perdre patience la semaine prochaine face à la présence sans délai de départ d’avions étrangers sur le seul aéroport de leur capitale.

Rappelons que dès le dimanche 15 août, plusieurs centaines de Français et d’Afghans s’étaient réfugiés à l’ambassade de France à Kaboul alors que la ville venait d’être prise par les talibans. Dans la nuit de mardi à mercredi, la plupart ont été exfiltrés jusqu’à l’aéroport, en voiture. Ils étaient encadrés par les unités d’élite du RAID. Les cinq kilomètres à parcourir ont été « négociés » avec les talibans. Il s’agissait d’une « opération périlleuse dans un environnement très hostile et incertain », a déclaré le patron du RAID.

En cas de catastrophe à l’étranger, c’est à se demander s’il ne vaut pas mieux être Français que Belge…