Anecdote du 11 juillet : Fête nationale de la Flandre

Maurice Maeterlinck (1862-1949) est né dans la Peperstraat à Gand au n° 6 dans le quartier du Grand Béguinage de Gand, aujourd’hui désaffecté.
On parle ici de l’auteur de Pelléas et Mélisande, admirablement mis en musique par Claude Debussy, et de l’Oiseau bleu adapté au cinéma. A ce jour, le Belge Maurice Maeterlinck est notre seul Prix Nobel de Littérature (1911), mais plus personne ne le défend en Belgique francophone.
Ainsi, à l’occasion du 150ème anniversaire de sa naissance, quasi aucun hommage ne lui a été rendu ! Contrairement aux Flamands qui se rendent compte aujourd’hui que le patrimoine littéraire universel de Verhaeren et de Maeterlinck sont laissés en friche par la Belgique francophone.

En 2008, la maison natale de Maeterlinck, une sorte de « grand manoir » selon ses propres termes, a été détruite alors qu’elle était rehaussée d’une plaque commémorative.
Les lieux de la maturité du poète ont également été détruits : la maison de maître du Frère-Orbanlaan et la maison de villégiature située entre Wondelgem et Oostakker (le grand Gand). Quel autre pays que l’Etat belge laisserait détruire sans broncher les haut lieux littéraires de son Prix Nobel ?
En France, il aurait été impossible de détruire ces glorieux lieux de mémoire…
Mais il se fait que la maison natale de notre seul lauréat se trouvait en face de la maison où fut écrit le très républicain Vlaams Leeuw en 1845, Peperstraat n° 11. Voici Philippe, pardon Filip, prévenu : « nul trône ne tient debout. »
Ajoutons que son ancêtre Léopold Ier a largement encouragé le Mouvement flamand dans les années 1840 pour mieux contrecarrer les opinions francophiles des Wallons et des élites belges. On n’est jamais mieux trahi que par les siens…

Le Vlaams Leeuw

I. Ils ne le dompteront pas, le fier Lion de Flandre,
Quoiqu’ils menacent sa liberté par des chaînes et des cris.

Ils ne le dompteront pas, tant qu’un Flamand vivra,

Tant que le Lion pourra griffer, tant qu’il aura des dents.

Refrain:Ils ne le dompteront pas, tant qu’un Flamand vivra,
Tant que le Lion pourra griffer, tant qu’il aura des dents.

II. Le temps abat les villes, nul trône ne tient debout,
Les bandes armées périssent, un peuple ne mourra point.

L’ennemi se met en campagne, en s’entourant de mort,

Nous rions de sa fureur, le Lion de Flandre est là. (Au Refrain)

III. La lutte a déjà mille ans pour la liberté, le pays et Dieu,
Et toutes ses forces sont encore en leur prime jeunesse.

S’ils le croient épuisé et l’agacent du pied,

Il se relève menaçant, terrible devant eux. (Au Refrain)

IV. Malheur à l’insensé, au traître et au faux frère
Qui caressera le Lion afin de l’assassiner.

Il n’est point de mouvement qui échappe à son œil

S’il se sent touché, il déploie sa crinière et rugit. (Au Refrain)

V. La vengeance a sonné, et, las des harcèlements,
L’œil en feu, furieux, il saute sur l’ennemi,

Déchire, détruit, écrase, couvre de sang, de boue

Et, triomphant, ricane sur le corps tremblant de l’ennemi. (Au Refrain)