Comment Di Rupo a entarté le vrai PS et le Mouvement wallon

Freddy Joris dirige l’Institut du Patrimoine wallon. Il est considéré comme l’un des meilleurs spécialistes du Mouvement wallon. Il a quitté le PS pour Ecolo en mars dernier.
Cette semaine, il a donné sa vision du PS de M. Di Rupo en exclusivité au Vif.
Il raconte comment Elio Di Rupo a profondément dénaturé les idéaux et les valeurs du PS et renforcé le clientélisme et les pratiques politico-mafieuses au sein du parti. Les vrais socialistes, sincères et non carriéristes, ne se retrouvent plus dans ce parti pouvoiriste, belgicain à crever et monarchiste par complaisance.

Extrait-synthèse :

Je suis en désaccord total avec le PS depuis douze ans. Les affaires judiciaires, le nouveau look du parti, la carrière des « fils de » et des « filles de », comment Elio Di Rupo a trituré les statuts, en 1999, pour être à la fois Ministre président wallon et président du parti…

Je n’ai pas non plus apprécié le virage monarcho-belgicain qu’il a imprimé au PS, quand, dans son papier à lettres, il a fait surmonter Gouvernement wallon par Royaume de Belgique. L’actuel statut de président intérimaire de Thierry Giet n’est pas conforme aux statuts. Il permet à Elio Di Rupo de revenir au cas où…

Cela me semble symptomatique du cumul de mandats et de la particratie telle qu’Alain Eraly, ancien chef de cabinet de Hervé Hasquin, l’a dépeinte dans Le Pouvoir enchaîné. Tout y est vrai de A à Z.

L’année dernière, au colloque organisé à Ath pour le 80ème anniversaire de Guy Spitaels, j’avais évoqué le tort causé à la Wallonie par le sous-régionalisme qu’entretient le cumul des mandats politiques, notamment entre bourgmestres et parlementaires régionaux.

Je suis pessimiste pour les jeunes qui veulent vivre dans notre Région sans humiliations. Les réseaux sociaux donnent l’illusion d’une liberté d’expression alors que nous sommes étouffés sous une chape de plomb.

Note : à partir de demain, nous concentrerons nos commentaires et analyses sur la campagne des élections provinciales, nos listes, nos candidats et nos propositions pour les réformer.