Notre sécurité sociale n’est pas la 8e merveille du monde

Le surréalisme a produit une nouvelle œuvre d’art : la sécurité sociale belge. Il est grand temps de retrouver le réalisme flamand.
Il est grand temps pour le réalisme flamand.
revue Doorbraak :Tribune libre – 28/02/2022
Une contribution de Jurgen Constandt, directeur du Vlaams & Neutraal Ziekenfonds.

Nous ne sommes pas le pays du surréalisme pour rien. Magritte et Delvaux se sont fait un nom dans le milieu belge en tant qu’artistes surréalistes. Ce qui est logique, car tout dans ce pays est surréaliste. Prenez notre système de sécurité sociale. Plus encore que Magritte, il prend des formes surréalistes. Surtout quand on dit qu’il fait partie des « meilleurs du monde ». Cela peut-il paraître encore plus absurde ? Apparemment oui, s’il n’en tenait qu’aux défenseurs des institutions belges. Mais la réalité est bien plus triste. Une grande partie de cette sécurité sociale ne résiste plus à l’épreuve de la comparaison avec nos voisins. Car elle n’offre pas beaucoup de sécurité. Et elle n’est certainement pas vraiment sociale !

Soins de santé

Prenez nos soins de santé. Ils ont longtemps été loués comme le joyau de la couronne de la sécurité sociale belge. Les statistiques les plus récentes de l’OCDE montrent que cette perle a perdu beaucoup de son éclat. 50,8 milliards d’euros, c’est le montant que nous avons tous dépensés en soins de santé en 2019. Cependant, la sécurité sociale ne prend pas en charge la totalité des coûts, ce qui serait idéal, mais seulement 77 %. Le reste provient de fonds privés, par le biais d’assurances complémentaires de caisses d’assurance maladie ou d’assureurs privés, et la plus grande partie – 9,2 milliards d’euros – sort de la poche du citoyen. Voilà pour le social.

Plus de la moitié des coûts payés sont à charge du citoyen

Nulle part en Europe occidentale les patients n’ont à mettre la main à la poche pour payer les frais médicaux. Chez nous, plus de 18% des coûts de santé sont entièrement payés par le patient ! En France, c’est de 9%, aux Pays-Bas c’est moins de 11% et en Allemagne presque 13%. Si l’on considère les soins dentaires, la situation est encore pire. Nous payons plus de la moitié des frais. Pour les soins ambulatoires, c’est-à-dire une visite chez le médecin de famille ou le spécialiste, le chiffre est de plus de 35 %, et lorsqu’il s’agit de visites à la pharmacie, nous devrions être fiers du fait de payer nous-mêmes plus de 40 % de tous les frais.

Et nous ne parlons même pas de la populaire assurance hospitalisation. Essayez d’expliquer ce concept à nos voisins du nord. Ils ne la connaissent pas, car ils ne doivent pratiquement rien payer de leur poche lorsqu’ils sont hospitalisés. Nous, par contre, nous le faisons. Plus de 1,385 milliard est payé par les Flamands et les francophones eux-mêmes lorsqu’ils sont admis à l’hôpital. Oui, Magritte, le surréalisme n’existe pas seulement dans les arts visuels.

Pensions

Et puis il y a la deuxième perle de notre sécurité sociale : les pensions. Ici aussi, nous passons la frontière avec les Pays-Bas. Et ce que vous y voyez est trop fou pour être décrit. La différence ne pourrait être plus grande. Prenez les faibles revenus. En Belgique, un retraité reçoit une pension qui s’élève à environ 67,5 % du salaire perçu pendant la carrière active. Aux Pays-Bas, ce chiffre est de 73,1 %. Ce qui suit est encore plus irréaliste. En Belgique, un salarié moyen reçoit 43,4 % de son salaire sous forme de pension. Aux Pays-Bas, ce chiffre est légèrement inférieur à 70 %. Et un bon salarié, dont le revenu est deux fois supérieur à la moyenne, peut compter sur moins de 30 % – oui, 30 % – de son salaire comme pension, alors que notre voisin néerlandais, au même profil, en reçoit 68 %. Dans ce cas, vous ne pouvez pas dire que vous attendez toujours avec impatience cette période tranquille de la vie.

Assurance chômage

Mais ce n’est pas tout ! Il existe une troisième perle dans notre sécurité sociale : l’assurance chômage. Abandonnez le mot « assurance », car ici aussi, comme pour les pensions, nous constatons que la prestation n’est pas directement liée au revenu qu’elle est censée remplacer. Difficile maintenir le cap, car le taux d’emploi n’est pas exactement un modèle de grand engagement [de toutes les régions].

Le fameux accord fédéral sur le travail mentionne un taux d’emploi de 80%. Vivaldi devra alors produire un effort considérable pour atteindre cet objectif, car les différences régionales sont assez évidentes. Bruxelles 62,6%, la Wallonie 65,8% et la Flandre 76,2%. Vous ne construirez jamais un système de sécurité sociale solide sur de telles bases, et certainement pas un système de sécurité tout court.

Culpabiliser

Alors que cette sécurité sociale parle constamment de solidarité, celle-ci s’est perdue depuis longtemps. La sécurité sociale est devenue un instrument de culpabilisation. Mettre les Flamands au pied du mur en les qualifiant d’ « égoïstes », car celui qui pointe du doigt ferait preuve d’un trop faible sens des responsabilités. Cela n’est possible que dans un pays qui est le berceau du surréalisme. Pourtant, les choses peuvent être différentes.

Une sécurité sociale beaucoup plus réaliste, beaucoup plus sociale et beaucoup plus sûre. Le Danemark, un pays de 6 millions d’habitants, le prouve chaque jour. Elle dispose d’un système de sécurité sociale pertinent, efficient et efficace. Et les Pays-Bas aussi [ndlr : et la France]. Une population plus nombreuse, certes, mais un système de sécurité sociale qui ne laisse personne sur le carreau et dans lequel les citoyens contribuent à un système qui garantit que les dépenses personnelles sont aussi faibles que possible. Pas ici.

Il est grand temps que nous cessions de laisser la sécurité sociale aux mains du surréalisme belge et que nous la transformions un système empreint de réalisme flamand.

En Belgique, nous avons la charge fiscale la plus élevée pour alimenter les caisses de la sécurité sociale, entre autres, et pourtant c’est nous tous qui sortons le plus de notre poche pour des besoins fondamentaux que la sécurité sociale devrait couvrir. Affirmer que nous avons la meilleure sécurité sociale du monde prouve seulement que le surréalisme est toujours bien vivant en Belgique, même si nous n’avons pas gagné le gros lot et ce depuis longtemps. Il est grand temps que nous laissions la sécurité sociale au réalisme flamand plutôt qu’au surréalisme belge.

Où est la sécurité sociale ici… cet illustre système belge qui est censé lutter contre les inégalités et donner aux gens toutes les chances d’avoir les meilleurs soins de santé ?

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite) et ensuite amélioré parle RWF. Quelques rares phrases sont difficilement traduisibles.