En politique, la naïveté est un défaut rédhibitoire

Le nouveau rédacteur en chef de La Libre a pondu aujourd’hui un éditorial glapissant après les déclarations de Kris Peeters et Wouters Beke qui appellent de leurs vœux la négociation d’un septième réforme de l’État avec comme objectif principal une « Belgique coquille vide » soumise aux intérêts supérieurs de la Flandre. Rappelons-lui que dans le domaine politique, la naïveté constitue un défaut rédhibitoire et mortel.

Paul-Henry Gendebien, dans une carte blanche publiée dans le quotidien Le Soir du 15 septembre 2004 (c’était le bon temps du pluralisme au Soir) soutenait que « la Flandre s’est donné des objectifs et pratique la guerre de mouvement. La Wallonie et Bruxelles s’abritent derrière une ligne Maginot en carton-pâte. Elles n’ont pas de projet hormis celui de la perpétuation défensive et obsessionnelle du statu quo dans un État belge où leur poids économique, culturel et politique est de plus en plus léger… ».
Paul-Henry Gendebien y affirmait que « la classe politique francophone a peur. Rentière de l’État belge, elle redoute le naufrage d’un régime qui la nourrit encore. Elle ne veut pas passer pour complice de la disparition de l’État belge. Par-dessus tout, elle craint la déception sinon la révolte d’un électorat fidèle qu’elle a flatté et trompé depuis une décennie en le berçant de douces illusions  néo-belgicistes et monarchistes… ».
Paul-Henry Gendebien invitait les partis francophones à dire enfin la vérité : « Les concessions n’arrêteront pas le processus de séparation. En 1938 Churchill ne disait-il pas que les reculades face à un adversaire déterminé reviennent à nourrir le crocodile avec l’espoir d’être mangé le dernier…
Il les prie d’avoir l’extrême courage de la lucidité. »
« Plutôt que de vous faire jeter à la porte ou d’être contraints de faire vos valises dans la précipitation, choisissez dès aujourd’hui la dignité. Préparez un autre avenir pour la jeunesse de Wallonie et de Bruxelles… Étudiez les procédures et les modalités d’une association avec la France…»

Conclusion du R.W.F. : ce sont les réunionistes qui ont tort d’avoir raison trop tôt et non M. Maingain qui pleure à chaudes larmes le démantèlement de l’État belge, comme on l’a encore vu chez Pascal Vrebos ce dimanche !
De plus, M. Maingain, que l’on croyait légaliste, se dit prêt à organiser une entourloupe au Parlement bruxellois si par malheur la N-VA devenait majoritaire dans le groupe linguistique flamand. Belle leçon de démocratie !
Après tout, le FDF a bien accepté une surreprésentativité flamande au Parlement bruxellois et le principe de l’échevin flamand commis d’office à des communes bruxelloises.