Di Rupo 1er : le gouvernement du papillon « éphémère »

Il aura encore fallu plus de 20 heures de tractations pour répartir les portefeuilles ministériels. Au bout du compte, il y aura 13 ministres (dont 6 vice-premiers !) et 6 secrétaires d’État. Avec des incompétents notoires comme la laxiste invétérée Joëlle Milquet à l’Intérieur ou Maggie De Block qui avoue elle-même ne rien connaître en matière de politique d’immigration, un dossier pourtant urgent s’il en est.
Pour le remplacer à la tête du PS, M. Di Rupo a cru utile de donner une friandise aux Liégeois qui ne figurent plus au gouvernement fédéral – si l’on considère que Laurette Onkelinx est devenue une Schaerbeeko-lasnoise -, en nommant Thierry Giet comme responsable intérimaire. Il s’agit bien entendu d’un homme de paille qui permettra à Elio Di Rupo de se replier au boulevard de l’Empereur en cas d’échec politique au niveau fédéral.
Pour l’anecdote, Béatrice Delvaux, la pythie du Soir, a déclaré lundi à Matin Première que ce répit permettrait aux francophones de continuer à cogiter sur le Plan B (avec BHV scindé, cela devient vraiment difficile…) tandis que l’excellent directeur du magazine flamand Knack Rik Van Cauwelaert déclarait que ce gouvernement ne tiendrait que quelques mois et qu’il manquait déjà 2 milliards au budget tel qu’il vient d’être conçu, ce qui l’autorisait à mettre en doute les compétences financières de ce gouvernement des « têtes pressées ».
Enfin, Alain Gerlache, ancien ténor de la RTBF et correspondant francophone occasionnel du Morgen, évoquait la possibilité de la médiatisation de nouvelles affaires tant à Liège qu’à Charleroi et Charles Michel au débat dominical annonçait une 7ème réforme de l’Etat en vue, lui qui n’était demandeur de rien en 2007 et qui n’a rien obtenu en 2011, hormis la scission de sa Fédération.
Conclusion : si M. Di Rupo y est parvenu, nul ne peut dire aujourd’hui à quoi il est parvenu…
C’est pourquoi le R.W.F. adoptera bien l’appellation « gouvernement Papillon » en référence au fameux symbole du Premier ministre, tout en estimant qu’il s’agit du papillon nommé « éphémère » (photo), celui qui voltige autour des lampes pour quelquefois s’y brûler.