M. Maingain ignore le mot France

Dans une interview accordée au Soir de ce vendredi, M, Maingain continue à se présenter comme le seul et dernier défenseur de l’État fédéral belge. Il prône avec une belle constance la création d’une mini-Belgique (surnommée Minibel par allusion au petit fromage babybel), la constitution d’un État croupion Wallonie-Bruxelles qui accroîtrait les vices et les dysfonctionnements de la défunte Belgique.
Brillante perspective d’avenir pour notre jeunesse ! Pas une allusion à une coopération privilégiée avec la France. Voilà de quoi désappointer ceux qui croient que le courant rattachiste au sein du FDF représente quoi que ce soit.
Il n’est porté que par une poignée de causeurs de salon qui s’ennuient dans les beaux quartiers du sud de Bruxelles. Remarquons également la vision misérabiliste que M. Maingain a du nouvel État wallo-bruxellois (il parle de « nos maigres moyens »). Effectivement, son État amputé est à nos yeux non viable.
Enfin, il convient de souligner que les médias proches du PS se font un plaisir d’instrumentaliser M. Maingain en lui donnant plus qu’à son tour la parole avec comme but non avoué de faire perdre des voix au MR, le rival principal du PS en Wallonie, mais aussi à Bruxelles.
On ne fera pas l’injure au président du FDF de l’appeler « l’idiot utile » de notre courant, Toujours est-il que M. Maingain est « un intelligent utile » au mouvement flamand et à notre cause, car son projet Wallobrux prouvera un jour que ce dernier n’était qu’une étape douloureuse conduisant à un projet autrement plus enthousiasmant. Sa vision politique aura le mérite de convaincre les Wallons que la solution pragmatique consiste à nous unir, sous une forme à négocier, à une grande nation dont nous partageons la langue, la culture et le mode de vie.

Le Vif de la semaine dernière consacrait un dossier fouillé aux divers avantages dont bénéficient nos élus.
En substance : il y a deux fois plus de députés en Belgique qu’en France (au prorata des populations respectives). Ils sont mieux rémunérés pour des tâches moins complexes qu’en France. Et surtout, c’est le parlement lui-même qui contrôle l’utilisation nébuleuse de sa dotation !

Nous osons espérer que ce n’est pas pour ce fromage que M. Maingain défend en dépit du bon sens et de la réalité des chiffres ce Minibel-Babybel qui n’aura qu’un temps : le temps d’une bouchée…

Laurent Brogniet
Président du R.W.F.