Forza Flandria

A la suite des mauvais résultats à Anvers (mais que faire face à Bart De Wever ?), le Vlaams Belang annonce une élection présidentielle anticipée. Bruno Valkeniers cède donc dès aujourd’hui sa place de leader du Belang.

Parallèlement, Filip Dewinter déclare qu’il ne sera plus jamais tête de liste à Anvers. Cet épisode laisse le champ libre à des cadres du parti « plus modérés ». Cette perspective ouvre la porte à la création d’une « Forza Flandria » qui pourrait également réunir sur son nom les plus Flamands du CD&V. Citons dans le désordre Yves Leterme et Pieter De Crem, alliés indéfectibles à Ypres et à Aalter de la N-VA.
Mais aussi Stefaan De Clercq, plus léonin que jamais, battu à Courtrai (c’est un comble !) par un membre retors du gouvernement, Vincent Van Quickenborne (VLD) qui n’a pas hésité à faire alliance avec la N-VA. Les Johan Sauwens et autres Luc Van den Brande qui œuvrent toujours dans l’ombre du CD&V conservent tout leur pouvoir d’influence. Et leur président actuel, Wouter Beke, l’idéologue du cartel CD&V/N-VA, pourrait perdre son discours « mollasson » vu de Flandre s’il retrouvait la parole en quittant la présidence. Le CD&V, dans les prochains mois, va se radicaliser comme à chaque défaite qu’il a subie : plus de Flandre, moins de Belgique ! tel sera le mot d’ordre. C’est évident comme le nez au milieu du visage…

Bart De Wever n’a-t-il pas utilisé une formule utilisée par Johan Van Hecke, président du CVP/CD&V dans les années 90 : « La Flandre n’est pas la vache à lait de la Wallonie. »

Pendant ce temps, Elio Di Rupo se repose sur ses lauriers fanés et son olivier desséché : « les élections communales flamandes du 14 octobre 2012 n’auraient aucun impact sur la politique fédérale. »

Mais ce mercredi, un « comité d’experts » (l’État belge est truffé d’experts, de grands experts, d’expertillons) annonce un nouveau déficit imprévu de 800 millions d’euros (pour les anciens, cela signifie… 32 milliards de francs belges).

Cette annonce a été lancée après le 14 octobre. Comme il se doit.

Qui ment un jour ment toujours, comme dit la maxime populaire.

Analyse de Jean Quatremer (Libération)