La France se porte beaucoup mieux économiquement qu’on ne le pense
Analyse de Frans Crols publiée dans la revue Doorbraak du 6 août 2023.
[extrait concernant la France]
Après le rachat par Suez de la Société Générale, la Flandre politique s’est battue pour l’ancrage des entreprises belges de base, avec l’accord des gouvernements flamands (dont celui de Gaston Geens).
Pourquoi l’Union européenne a-t-elle été fondée comme un espace de libre-échange ? L’Union européenne a été fondée comme une économie libre avec un minimum d’intervention de l’État. Ce qui va à l’encontre de la tradition française. Le colbertisme (ou protectionnisme), du nom du bras droit en économie du Roi Soleil (1638-1715) Jean-Baptiste Colbert, voulait que Paris fût le centre de l’économie d’État. Il s’agit donc d’un étatisme pur et dur et d’une priorité accordée à l’industrie nationale avec l’aide de l’État.
Grâce au colbertisme, vous construisez un réseau de trains à grande vitesse, sans équivalent dans le monde, pour la compagnie nationale des chemins de fer. Avec le colbertisme, vous faites en sorte qu’Électricité de France (EDF) dispose aujourd’hui de 56 centrales nucléaires (qui nécessitaient une maintenance coûteuse, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui), et donc de faibles émissions de polluants, et que six nouvelles centrales sont en commande.
The Economist note que dans le top 100 des entreprises mondiales, selon la capitalisation boursière (combien elles valent dans leur totalité sur le marché boursier sur la base du prix de leurs actions, c’est-à-dire la capitalisation boursière), il y a plus d’entreprises françaises que d’entreprises européennes qui se distinguent. LMVH, Hermès et Dior sont les moteurs de ce bond en avant, mais le luxe n’est pas le seul créneau du panache français. Notre « partiellement » belge, via la détention de 10 % de son capital, BNP Paribas, est la banque la plus précieuse de la zone euro. L’État belge est son premier actionnaire.
Bernard Arnault, patron de LMVH, était l’homme le plus riche du monde jusqu’à ce qu’Elon Musk l’évince.
En 2022, six des milliardaires européens seront français, dixit l’oracle de la City londonienne.
La France est-elle un paradis ? Non, mais elle est plus forte et plus tournée vers l’avenir que ne le pensent les Flamands. Le président Macron a été réélu, ce qui n’est pas rare non plus ces dernières décennies en France, et il se débrouille avec un gouvernement minoritaire. En dépit de ce handicap politique, son gouvernement allie la recherche effrénée de l’argent à un visage social. Le taux de pauvreté en France est bien inférieur à la moyenne européenne. L’enseignement préscolaire obligatoire dès l’âge de 3 ans, un levier éprouvé pour un avenir meilleur, est aujourd’hui un fait.
Fait important pour la Flandre, en Flandre française, à la frontière entre Dunkerque et Douai, dans le pathétique ancien bassin houiller, quatre usines de batteries pour voitures électriques sont en train de voir le jour [note du RWF : il y a déjà les pôles économiques de Dunkerque, Calais, Valenciennes et Lille europole]. Des emplois en perspectives pour les diplômés de Courtrai, Bruges, Gand et Ostende.
À Saclay, près de Paris, un MIT français (Massachusetts Institute of Technology, né au milieu du XIXe siècle et champion du monde de l’innovation technologique) se développe. Le président français a reçu 200 membres de l’élite économique mondiale au château de Versailles pour « Choose France ». L’endroit est en ébullition. 13 milliards d’euros d’investissements ont été promis avant le dessert. Pfizer, populaire et prospère à Puurs, doit faire face à l’investissement de 1,2 milliard d’euros des Américains pour sa société sœur française jusqu’en 2028 [note du RWF : plus de 200 projets actuels de Pfizer en R&D sont implantés en France].