Le marché du travail dans le viseur du VOKA

Article de Rani De Leeneer publié dans la revue Doorbraak ce 29 novembre

Bart Van Craeynest : « Besoin de nouvelles recettes de politique économique dans les trois régions ».

La Flandre, la Wallonie et Bruxelles présentent des différences économiques importantes qui ne se reflètent pas toujours dans des politiques différentes. Bart Van Craeynest, économiste en chef du VOKA (réseau d’entreprises flamand), a écrit un article intéressant sur les différences économiques entre les États fédérés de Belgique. Dans cet article, Van Craeynest explique l’orientation de la croissance des trois régions.

Croissance économique et marché du travail

Les trois régions restent économiquement liées, mais les différences économiques ne sont pas sans conséquences, selon M. Van Craeynest. En termes de croissance économique, par exemple, la Flandre s’améliore beaucoup plus que les autres régions. La différence d’activité économique est donc passée à 40%. Cela n’est pas sans conséquences en termes de prospérité et de réalité politique.

La Wallonie et Bruxelles sont parmi les plus faibles d’Europe en ce qui concerne le marché du travail. La Flandre a un score moyen. La Wallonie et Bruxelles peuvent être comparées aux régions espagnoles et grecques, qui n’excellent pas vraiment dans les performances économiques, souligne M. Van Craeynest. En Wallonie, plus d’une personne sur trois n’est pas active sur le marché du travail, ce qui a des conséquences sur la prospérité. La lutte contre le chômage exige une approche politique différente ».

Besoin de nouvelles recettes

La Flandre a beau avoir de meilleurs résultats que Bruxelles et la Wallonie en ce qui concerne le marché du travail, elle peut encore s’améliorer. En ce qui concerne l’exportation et l’innovation, la Flandre est parmi les meilleures d’Europe, mais ce n’est pas le cas pour le marché du travail, déclare M. Van Craeynest. La Flandre perd beaucoup de potentiel avec un très grand nombre de personnes inactives. En outre, en Flandre, nous arrêtons encore trop tôt de travailler. La Flandre devrait moins se comparer à Bruxelles et à la Wallonie et suivre davantage l’exemple des meilleures régions d’Europe.

Le besoin de nos propres recettes est très clair

Ce qui freine la Flandre, cependant, ce sont ses pouvoirs limités dans le cadre du le marché du travail. La nécessité de disposer de nos propres recettes est très claire, souligne M. Van Craeynest. Les différences de réalité économique entre les États fédérés sont trop importantes pour être résolues par une politique uniforme. En outre, l’écart ne fait que se creuser.

Partenaires importants

La nécessité d’une approche politique différenciée ne signifie pas que les trois régions sont diamétralement opposées. Pour la Flandre, Bruxelles et la Wallonie, les deux autres régions sont de loin les partenaires commerciaux les plus importants. La Flandre a donc tout intérêt à ce que Bruxelles et la Wallonie se portent bien sur le plan économique, déclare M. Van Craeynest. Du côté wallon également, il devient clair que l’approche actuelle n’apporte aucune amélioration. Les outils doivent être entre les mains des régions avec une « responsabilisation financière ».
Une approche politique différente au niveau régional sera également bénéfique pour la Wallonie et Bruxelles.

Autonomisation financière

Le poids du gouvernement dans l’activité économique diffère fortement entre les régions.
En Flandre, la part des pouvoirs publics est de 18 %, tandis qu’en Wallonie, elle atteint 27 %, soit la plus élevée de toutes les régions européennes. La part élevée des pouvoirs publics dans l’activité économique en Wallonie s’explique par l’absence de responsabilisation financière, estime M. Van Craeynest. Une grande partie est absorbée par le système fédéral de sécurité sociale. Selon M. Van Craeynest, cela devrait changer et il devrait devenir possible pour une région de récolter les bénéfices financiers de sa propre politique économique si elle est efficace.

Différences économiques et pauvreté

Les différences économiques entre les régions ont un impact sur la prospérité. Les taux de pauvreté en Wallonie et à Bruxelles sont beaucoup plus élevés qu’en Flandre. Le progrès économique a donc des implications importantes pour la société dans son ensemble, souligne M. Van Craeynest. Les chiffres sont ce qu’ils sont, et bien sûr, on peut encore discuter de l’approche à adopter. Mais selon M. Van Craeynest, la prise en main de ses propres outils liés à l’autonomisation financière doit certainement être envisagée.
Certains choix politiques proposés du côté de la Wallonie et de Bruxelles ne fonctionnent pas.