La Flandre veut un front flamand

Article de Tom Vandendriessche, député européen du Vlaams Belang, publié sur le site de Doorbraak ce 10 août 2020.

Les médias flamands ont rompu le cordon sanitaire autour du Belang. Notre devoir est de dire ce que pense le plus grand parti de Flandre (dernier sondage).

Vlaanderen wil een Vlaams Front

Le CVP a été le dernier parti à obtenir une majorité absolue en 1949. Depuis lors, tous les partis ont dû former des coalitions. Ils ont dû trouver un compromis. La politique, c’est faire des choix. La recherche de compromis consiste à établir des priorités. Où les partis mettent-ils leur poids ? Qu’est-ce qui leur paraît essentiel, où sont les lignes rouges, quand un compromis signifie-t-il un pas dans la bonne direction ?

Depuis sa fondation, la Belgique unitaire est dirigée par une élite unilingue francophone. Ils n’avaient que du mépris pour les Flamands. À leurs yeux, il y avait peu de différence entre les Flamands blancs et les Congolais noirs : ils étaient seulement bons pour servir l’élite belge francophone.

Suite à l’émancipation culturelle de la Flandre, il s’est soudain avéré qu’il n’y avait pas de Belges, mais des Flamands et des Wallons. Le suffrage universel leur a également permis de former une majorité politique démocratique. Pour couronner le tout, la Flandre s’est industrialisée et est devenue de loin la région la plus forte économiquement.

En réponse, les francophones ont toujours poursuivi une stratégie consistant à encapsuler le pouvoir politique et économique flamand qui en résultait afin d’empêcher les Flamands de s’emparer du pouvoir en Belgique, ou d’imposer leur volonté au sein de la Belgique. C’est pourquoi les Wallons ont toujours été prêts à négocier une réforme de l’État.

Les Flamands doivent toujours payer un prix pour cela. Un prix financier dû aux transferts supplémentaires vers la Wallonie, un prix politique dû à la nouvelle réduction du pouvoir politique flamand  [ndr : sic, l’auteur veut-il parler de la loi de refinancement ?], c’est-à-dire, et la plupart du temps, au fait de devoir payer les deux prix.

Cela crée bien sûr un déséquilibre fondamental qui frustre le peuple flamand, d’où la demande d’une plus grande autonomie. Tôt ou tard, les Wallons seront à court d’argent. Cela rend nécessaire une nouvelle réforme de l’État. Les différentes réformes de l’État ont entraîné un enchevêtrement institutionnel incroyablement complexe, mais l’objectif pour la population francophone a toujours été le même : freiner au maximum l’autonomie de la Flandre et faire payer un maximum par le peuple flamand.

À chaque étape de ces réformes de l’État, les Flamands ont donc dû évaluer le compromis. Et ils l’ont fait.

A quoi a abouti la N-VA ?

En 2001, l’ancien Premier ministre Guy Verhofstadt a proposé l’accord du Lambermont. Les francophones ont obtenu tout ce qu’ils voulaient pour garder Verhofstadt en selle. Maxi-monnaie pour mini-pouvoirs. Un compromis inacceptable pour de nombreux membres de la Volksunie qui ont fondé la N-VA. En 2007, la N-VA n’a pas obtenu de réforme de l’État malgré le cartel avec le CD&V. En 2010, la N-VA a atteint quasi 30 %, mais elle n’a pas non plus pu faire appliquer la réforme de l’État promise. Et quand, en 2014, la N-VA a gagné la confiance d’un tiers des Flamands, aucune réforme de l’État sur la voie du confédéralisme n’a été réalisée.

Cette fois, non pas parce que le compromis était inacceptable ou parce que la N-VA a été mise sur la touche, mais parce que la N-VA elle-même n’en a pas fait une priorité. « Un gouvernement sans PS est une réforme de l’État en soi », a affirmé De Wever. Et ne vous inquiétez pas, dans les tristement célèbres écrits astronomiques de Jambon, il y aurait une réforme majeure de l’État d’ici 2019. Rien n’a été réalisé. Au lieu de cela, nous avons simplement obtenu plus de la même chose. Plus de migration. Plus de dette publique. Plus de transferts. Plus de taxes.
Une fois de plus, nous devons attendre

La N-VA a été magnifiquement punie pour la mauvaise gestion de ces dernières années [ndr : élections de mai 2018). Mais le calice n’a pas encore été vidé jusqu’à la lie pour le sympathisant bien intentionné de la N-VA. Avant les élections, De Wever prétendait littéralement craindre un autre front du peuple wallon avec Kristof Calvo (Groen) comme premier ministre. Maintenant, il est assis à la table avec les mêmes partis vert et rouge pour former un gouvernement. Ce gouvernement, lui aussi, ne promet pas la grande percée communautaire.

Une fois de plus, les Flamands doivent attendre. Une fois de plus, le cœur du problème n’est pas touché : les transferts de milliard vers la Wallonie. Une fois de plus, cette N-VA a d’autres priorités. Cependant, les francophones ont une fois de plus besoin d’argent. En outre, le système belge a démontré son incompétence totale lors de la crise du coronavirus. Il est devenu évident pour tout le monde que la Belgique ne fonctionne pas et ne peut produire que de mauvaises politiques pour les Flamands.

Le Front flamand est l’alternative

C’est le moment de placer enfin ce pays dans un cadre fondamentalement différent, de faire enfin une percée décisive. Scinder la sécurité sociale pour pouvoir garantir des pensions décentes [ndr : surtout aux Flamands dont la population est vieillissante]. Fractionner l’impôt afin de parvenir à une baisse des impôts pour tous. Séparer la justice et la police pour que nous puissions rendre la justice à nouveau équitable. Séparation de la politique migratoire afin que nous puissions protéger notre identité.

Nous pouvons le faire, seulement si nous ne jouons plus le jeu des francophones, c’est-à-dire refuser de concrétiser les transferts en échange de mini-pouvoirs et de symboles. Cela ne sera possible que si les Flamands donnent enfin la priorité à une réforme fondamentale. Et cette réforme doit porter sur les transferts vers la Wallonie qui maintiennent le système PS. Cela ne peut se faire qu’en formant un large front flamand. De cette manière, les Flamands pourront enfin se comporter comme une majorité, au lieu de quémander une fois de plus au PS des mini-pouvoirs surévalués qui ne touchent surtout pas là où ça fait mal : les transferts flamands avec lesquels ce système PS est payé en premier lieu.

Mais au lieu de cela, la N-VA est en train d’obtenir une coalition avec le PS et même les Verts. De Wever hisse ainsi le drapeau blanc pour les diktats wallons et de gauche. Ce n’est pas ce que veulent les Flamands. Pourquoi Bart De Wever veut-il sauver la Belgique ? Pourquoi a-t-il si peur de nouvelles élections ?

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