L'imagination au pouvoir : La Wallonie devient française - 23 février 2011

Spéculations sur une réunification française.
66 % des Français en faveur du rattachement.

La Belgique est leur patrie, mais ils préfèrent chanter La Marseillaise à pleins poumons. Et au lieu du Noir-Jaune-Rouge, ils agitent le drapeau tricolore français avec un coq wallon rouge sur fond blanc. "Ca suffit !", disent les hommes et les femmes du Rassemblement Wallonie-France. Face à la menace de désintégration de la Belgique, ils n'ont qu'un désir en tête : la réunification de la Wallonie et de Bruxelles à la France.

Paul-Henry Gendebien (juriste, 71 ans), président du petit parti RWF, réalisera le rêve de sa vie le jour où il aura en main son passeport français. Plus les nationalistes flamands enfoncent le coin dans ce fragile royaume, plus les séparatistes Wallons mettent d'ardeur à secouer le trône vacillant du roi Albert II.

La France officielle se drape dans le silence

Et quelle est la réaction des Français devant la désagrégation de moins en moins invraisemblable de leur Etat voisin, sans gouvernement depuis 230 jours ? Si la France officielle se drape dans le silence, la France officieuse prend la parole et réagit - de la gauche à la droite - sensiblement dans le même sens que Paul-Henry Gendebien. "Si les Belges francophones le souhaitent, les Français seront évidemment prêts à les accueillir au sein de la République", dit en gros Jean-Pierre Chevènement, un socialiste éminent qui fut ministre de Mitterrand.
Des intellectuels parisiens avancent des arguments historiques. Le journaliste polémique Eric Zemmour remet fondamentalement en question l'existence même de la Belgique. L'Etat-tampon créé en 1830 serait une création artificielle qui n'aurait vu le jour qu'en raison de la défaite de Napoléon. Aujourd'hui, 66 % des Français se prononcent en faveur de la réunion de la Wallonie à la République. 

Martine Aubry, numéro 1 des socialistes français et candidate possible à la présidence de la République, a envoyé des émissaires en Belgique ; ils en sont revenus avec un message troublant : en guise de "plan B", les socialistes belges aspirent à un Etat indépendant, le "Wallo-Brux", dont la "Grande Nation" pourrait prendre en charge, si on lui demande gentiment, la Défense nationale.

Gerd Niewerth

Trad. de Pierre-René Mélon, germaniste et responsable de Liège


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