Paul-Henry Gendebien à Sud Presse (Michaël Kaibeck) - 8 septembre 2010
"Il faut prendre contact très rapidement avec la France"

Les théories rattachistes prônées par Paul-Henry Gendebien et son parti pouvaient être qualifiées autrefois de loufoques ou fantaisistes. Depuis ce week-end, elle semblent beaucoup plus crédibles. Le Président du R.W.F., lui, y croit plus que jamais.

Pensez-vous que votre rêve de voir la Wallonie rattachée à la France va enfin devenir réalité ?

Il n'y a pas d'autre solution. Nous sommes dans une logique que rien n'arrêtera. La marche de la Flandre vers l'indépendance est irréversible et les manoeuvres de retardement n'y changeront rien. Il y a longtemps qu'on aurait dû y penser, cela fait des années que je le dis. Maintenant, il est temps de s'y préparer sérieusement.

Que va-t-il se passer ?

On se trouve dans la même situation que la Tchécoslovaquie en 1992. Les Flamands veulent une euthanasie programmée et les les francophones sont pour l'acharnement thérapeutique. La Belgique va droit dans le mur alors que ce n'est plus qu'un concept, une coquille vide.

Si les Flamands décident de prendre leur indépendance, la Wallonie et Bruxelles n'ont qu'un solution c'est prendre contact le plus rapidement possible avec la France.

Une Wallonie indépendante est impossible ?

Evidemment. Il n'y a pas de nation wallonne.

Historiquement, la Wallonie n'est jamais qu'un morceau de la France. Economiquement, ce n'est pas viable. La Wallonie, c'est 33% de la population belge mais c'est 28% des impôts, 23% du PIB et 40 à 50% du chômage du pays.

Une Wallonie indépendante serait une peu la Grèce du nord, voire pire.

Est-ce que la France est prête à nous accueillir ?

La thèse française est simple. Pas d'ingérence dans les affaires intérieures, une attente de l'acte officiel du décès du pays et une demande formelle des francophones. Pour l'instant, on n'en est pas là mais je peux vous dire qu'ils suivent la situation de près.

Est-ce que les francophones sont prêts à faire cette demande ?

Pour l'instant non. mais quand la Flandre fera scission, ce sera le sauve-qui-peut.

Les socialistes n'espèrent qu'une chose : c'est que la gauche soit au pouvoir en France en 2012.

Cela étant, ils ont des contacts mais pas le courage ni l'intelligence politique de préparer sérieusement cette transition inévitable.


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