Le succès de la N-VA : un effet d'entraînement ? - 20 juin 2010

L'éclatante victoire de la N-VA aux élections du 13 juin suscitera probablement des vocations dans les autres partis flamands qui ont senti passer le boulet de la déroute.

Dès ce lundi, les CD&V Tony Van Parys, l'ancien Ministre de la Justice, et Hendrik Bogaert, un député très écouté, appelaient à former un front flamand.

Et que va décider Jean-Marie Dedecker, désormais seul et unique élu du parti qu'il a fondé ? On se souvient qu'il avait été accueilli à bras ouverts par Bart De Wever au temps du cartel, mais que Yves Leterme lui avait opposé un ferme veto.

Toujours en début de semaine, le VLD Ludo Vancampenhout, échevin de la ville d'Anvers, a contacté la N-VA en vue d'une possibilité de transfuge.
Rappelons que Bart De Wever lui-même s'est donné pour ambition de conquérir la ville d'Anvers, la vraie capitale de la Flandre, en 2012...

Enfin, on n'oubliera pas que les élections communales de 2012 se profilent déjà à l'horizon. Que vont faire les mandataires CD&V, voire VLD, bourgmestres et échevins, dont la majorité est menacée par la percée fulgurante de la N-VA ?

Il est vrai que la rupture du cartel n'avait pas empêché de nombreuses communes flamandes de poursuivre leur collaboration fructueuse avec leurs amis de la N-VA...

Une enquête avait même démontré que plus de 40% des bourgmestres CD&V avait désapprouvé la rupture de ce fameux cartel.

C'est le moment de rappeler ici que, après le scrutin régional de 2004, Het Laatste Nieuws (19.06.04) avait réalisé une vaste enquête auprès des bourgmestres flamands sur l'opportunité de maintenir le cordon sanitaire autour du Vlaams Belang: un mandataire sur cinq se disait prêt à gérer sa commune avec le parti d’extrême droite. Et la moitié était favorable à la rupture du cordon sanitaire.

Que dire alors d'une collaboration de ceux-ci avec la N-VA, la version light et apparemment démocratique du Belang...

En conclusion, par un effet d'entraînement, il est probable que la Flandre continuera à se radicaliser, via la base du CD&V et de la LDD (qui compte des mandataires au niveau communal), selon le bon vieux principe du "malheur aux vaincus !"

En 2008, 87% des bourgmestres CD&V sont favorables au cartel CD&V-NVA

En 2009, 43 bourgmestres sur 100 regrettent la rupture du cartel


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