La Flandre des scandales : le Jardin Botanique à Meise - 6 mars 2010

Sous couvert de l’anonymat, tant la crainte de représailles de la part de l’autorité flamande semble grande, un correspondant dénonce une politique d’apartheid qui prévaut depuis des années au Jardin botanique de Meise.

Rappelons que ce joyau a été cédé à la Flandre lors des calamiteux accords du Lambermont que M. Maingain, président du FDF, a également signés.

Il est certain que, compte tenu du manque de courage ou de clairvoyance politique des partis francophones, ces derniers seront roulés dans la farine lors la prochaine Réforme de l’Etat, creuset de la Belgique « konfederaal ».

Janvier 2010 : la Flandre fait toujours obstacle unilatéralement à la ratification par la Belgique de la convention-cadre, au motif que ce ne serait pas bon pour la Flandre. Malgré cela, la Flandre exige que les francophones tiennent, eux, leurs engagements de 2001 : un projet d’accord de coopération visant à concrétiser le transfert de l’institution scientifique à la Flandre existe bel et bien, et le dossier est à l’ordre du jour des négociations communautaires.

Par la volonté de la direction flamande du Jardin botanique, celui-ci fonctionne sans cadre linguistique, l’outil légal obligatoire qui vise à faire respecter l’équilibre linguistique dans les institutions fédérales. Conséquence : le personnel, d’environ 160 personnes, se compose aujourd’hui de près de 85 % de néerlandophones. Depuis des années, les francophones sont ainsi lésés d’au moins une quarantaine d’emplois, parmi lesquels des emplois non qualifiés tels que du nettoyage. La direction ne nomme et n’accorde des promotions pratiquement qu’à des néerlandophones. En octobre 2008, un membre du personnel francophone ainsi lésé a obtenu une victoire légale au Conseil d’Etat : ledit Conseil a exigé qu’il n’y ait plus aucune nomination ou promotion au Jardin botanique tant que le cadre linguistique n’avait pas vu le jour. Il exige des ministres fédéraux qui ont la tutelle sur le Jardin botanique (Politique scientifique et Régie des Bâtiments), francophones par le fait du hasard, à rétablir la légalité dans l’institution.

Les ministres francophones concernés n’ayant pas bougé le petit doigt à ce jour, la direction du Jardin botanique continue la colonisation flamande de l’institution fédérale, aux frais du fédéral, en violation de la légalité mais en toute impunité.

De plus, le projet d’accord de coopération destiné à modaliser le transfert du Jardin botanique à la Flandre est catastrophique pour les francophones. Par exemple, il prévoit qu’une dotation fédérale continuerait à être affectée au Jardin botanique devenu flamand, mais elle serait partagée et versée aux Communautés au pro rata des rôles linguistiques du personnel au jour du transfert. Autrement dit, 85 % de ce budget fédéral sera versé à la Flandre ! Dans ce projet d’accord, le personnel technique francophone (jardiniers, électriciens ) serait placé dans un cadre d’extinction et remplacé par des néerlandophones. [...]

Autre enjeu : en offrant à la Flandre sans réelle contrepartie le Jardin botanique, trophée politique et scientifique, les négociateurs francophones mettraient singulièrement en danger l’avenir fédéral du Musée d’Afrique centrale de Tervuren, situé en Flandre comme le Jardin botanique.

En conclusion, le dossier du Jardin botanique est exemplaire de l’inquiétante faiblesse ou du manque de vision, de courage, ou désintérêt ? des politiques francophones dans certains pans des négociations communautaires à faible enjeu électoral. Si le projet d’accord de coopération du transfert de l’institution à la Flandre se concluait selon ses termes actuels, les francophones perdront tout au Jardin botanique : deux siècles d’investissement national/fédéral débouchant sur un patrimoine scientifique exceptionnel ET irremplaçable, les emplois, l’accès, à des conditions normales, à un lieu d’excellence scientifique unique en Belgique, à son expertise, ses bases de données, l’usage du français. [...]

L'article intégral publié dans La Libre

Pendant ce temps, M. Maingain lors d'un entretien accordé à La Libre entend restaurer le sens d’un Etat qui n’existe plus que sur un papier de mauvaise qualité.

Nous retiendrons toutefois sa proposition de création d’une Ecole Normale d’Administration sur le modèle français. Mais compte tenu de l’extrême politisation et de la flamandisation arrogante de notre administration fédérale, il ne faudrait pas en attendre des miracles si elle devait voir le jour.

La Wallonie également malade de la politisation et du clientélisme

D’aucuns sont persuadés que M. Maingain sera, avec le Maire du Palais M. Di Rupo, le dernier à défendre l’Etat belge. En dépit de la cruelle réalité quotidienne et du simple bon sens.

Olivier Maingain, le dernier des Belgicains


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