Paul Piret donne la parole à Paul-Henry Gendebien - 20 janvier 2010

Le leader historique du RWF en partagera désormais la présidence.

Article publié dans La Libre de ce jour

Il y aura désormais au moins un point commun entre Ecolo et le Rassemblement Wallonie-France : le petit parti réunioniste va se doter d’une coprésidence. Mais ce n’est pas le mimétisme avec les verts qui inspire le RWF. On ne fera pas injure à Paul-Henry Gendebien, président-fondateur depuis 1999, en épinglant qu’il est désormais septuagénaire. Ce constat à lui seul suffirait à ouvrir l’organigramme "C’est une restructuration douce pour assurer la transition, nous explique-t-il. C’est aussi montrer, en interne comme en externe, qu’il y a une relève."

Après le congrès convoqué le 30 janvier à Dinant, il sera coprésident, en tandem avec le plus jeune Laurent Brogniet, actuel secrétaire général, un économiste quadragénaire du Brabant wallon. S’ajouteront 4 vice-présidents, 1 chargé de mission, 1 section jeunes. Quant au nouveau secrétaire général, il s’agira du Carolorégien Philippe Verschoren, dont le père fut une figure de la FGTB et du MPW. M. Gendebien : "Dix ans d’existence, c’était l’occasion pour le parti de faire le point. Certains m’ont reproché de m’accrocher à la présidence. Mais je cherchais depuis des années à lâcher la gestion administrative. Le travail est lourd, même s’il n’est pas très visible parce que les médias sont ce qu’ils sont. Si nous avons des gens capables, leur disponibilité n’est pas facile."

Comme quoi, à l’entendre, cette réorganisation plus en équipe n’aurait que peu voire rien à voir avec les querelles internes relevées ici récemment ( "La Libre" du 30/12 ) D’ailleurs, s’il ne la nie pas, il relativise la contestation : ils seraient "une dizaine contre la ligne suivie, sur un millier de membres" . Il la met sur le compte de la déception électorale de juin, que les contestataires mettent à charge du président quand celui-ci y voit la démonstration que "l’électorat n’a pas encore le sentiment d’urgence de la fin de la Belgique". Il y a des controverses de fond, aussi : certains wallingants nostalgiques, dit-il, ne parviennent pas à choisir entre réunion à la France et indépendantisme wallon.

Rien à dire donc sur l’organisation du parti ? "Quelques dissidents" n’admettent pas que la direction du RWF doive être centralisée, poursuit M. Gendebien; "ils confondent centralisme et manque de démocratie. Or, vu la radicalité de notre programme, nos moyens limités et le caractère des Wallons, nous avons besoin d’une direction forte. Evidemment, ça ne plaît pas à ceux qui pensent que le parti serait comme les autres, dans un pays comme un autre, en une période comme une autre". Ceux-ci ne sont en tout cas pas invités au congrès; et il n’y aura pas d’alternative d’équipe dirigeante proposée aux votes.


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