Rudy Demotte prépare l’après-Belgique - 21 janvier 2010

Suite à l'affaire de la carte tronquée par la Flanders House le mois dernier, le Premier ministre wallon Rudy Demotte, lors d’un entretien accordé au Télémoustique de cette semaine, avoue qu’il prépare déjà le Wallo-Brux, en cas d’indépendance de la Flandre.

Nous pensons qu’il serait plus sage de négocier dès aujourd’hui les modalités de réunion de la Wallonie à la France. Une Fédération Wallonie-Bruxelles en vase clos accroitrait les dérives et les vices en tous genres d’un système politique, hors de tout contrôle, qui fait régulièrement la manchette des médias.

L'interview de Vincent Peiffer sur le site de Télémoustique

Ce genre d’incident à répétition ne vous donne jamais l’envie de tirer le rideau et de négocier dès maintenant la séparation ?

Je suis un homme vraiment pétri de la volonté de dialogue et de diplomatie. La guerre est une poursuite de la politique par d'autres moyens. Je pense qu'il faut laisser jusqu'au bout la place au dialogue et ne pas entrer dans des logiques belliqueuses. Quand on se laisse aller au sentiment qu'il n'y a plus rien à faire, qu'on est dans une logique de rupture, alors on va vers de véritables situations difficiles pour tout le monde. Et ça, je ne le veux pas.

Mais en même temps, c'est un secret de Polichinelle: vous affirmez à vos collaborateurs que vous préparez déjà "l'après". Vous faites comme si l'espace Wallonie-Bruxelles devait un jour voler seul...

Ce que je dis et je répète aux francophones, c'est qu'on ne peut plus nous reprocher de ne pas nous occuper de nous-mêmes. N'attendons pas des autres qu'ils s'occupent de nous. Assumons-nous. N'attendons pas tout de l'Etat. Faire ça, c'est la meilleure manière de mettre un frein aux tendances centrifuges de ce pays. Ce dont se nourrit le nationalisme flamand, c'est notamment que les francophones ne voulaient pas se prendre en charge et faire un certain nombre d'efforts. On a déjà prouvé que c'était faux. Il faut continuer. Pour nous, d'abord. Au cas où, ensuite. Je suis très attaché à la structure fédérale de notre Etat, y compris avec ses complexités. Mais mon rôle de président wallon et de la Communauté française, c'est aussi de prendre des précautions, dans le cas d'une accélération de ces forces centrifuges.


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