Le Times : La Belgique se prépare au pire
alors que Leterme revient comme Premier Ministre - 1er décembre 2009

Il a déclaré que son pays était un “accident de l’histoire”. Il a oublié l’hymne national. Il a insulté la moité de la population en suggérant qu’elle était fainéante ou stupide. Le premier mandat d’Yves Leterme comme Premier Ministre de la Belgique n’a pas été un succès résonnant. A présent, il est de retour.

Malgré le fait qu’il ait présidé une crise qui a presque fait éclater le pays, M. Leterme, 49 ans, a été rappelé par Albert II, le Roi des Belges.

Herman Van Rompuy, qui a remplacé M. Leterme, a été retiré des affaires pour devenir le premier Président de l’Europe. M. Van Rompuy, aux yeux d’un hibou, qui écrit des haikus de poésie japonais dans ses moments perdus pendant des réunions ennuyantes, était considéré comme un maître du consensus qui a réparé les dommages du premier gouvernement dirigé par Yves Leterme. Le pays se prépare au retour d’Yves Leterme.

La Belgique a une structure politique compliquée, dépourvue de partis nationaux, mais bien de factions rivales au service des intérêts des communautés Francophone et Flamande.

Bien qu’il soit de père de langue française, M. Leterme a été élevé comme un Flamand dans le Nord de langue néerlandaise, et il s'est maladivement alimenté par sa volonté de montrer son mépris pour les Francophones du Sud à plusieurs occasions. Il a suggéré autrefois que ce que les Belges partageaient encore était « Le Roi, l’équipe nationale de football, et certaines bières ». En 2006, il a fâché les Francophones en suggérant qu’ils étaient fainéants ou qu'ils manquaient des « capacités intellectuelles » pour apprendre le néerlandais. En tant que partisan de l’autonomie flamande, il a même déclaré que la Belgique n’avait « aucune valeur intrinsèque » en tant qu’Etat unitaire.

Il a aussi réussi à offenser les Flamands. Alors qu’on lui demandait de chanter l’hymne national, la Brabançonne, il a chanté la Marseillaise.

M. Leterme, membre des Chrétiens Démocrates Flamands (Cd&V), a gagné les élections de juin 2007, mais la méfiance était telle entre les partis en discorde qu’il a été incapable de former une coalition gouvernementale en mars 2008. L'inquiétude était d’une telle importance qu’il a du prendre plusieurs semaines de congé.

Il a d’abord offert sa démission en juillet 2008 comme une façon d’essayer d’adoucir le débat sur la question de savoir si les deux parties du pays feraient mieux de prendre des chemins séparés. La dispute a éclaté sur fond de plans pour donner plus de pouvoir aux régions, vus comme pente glissante vers l’indépendance flamande, avec une gouvernement de cinq partis incapables de se mettre d’accord sur un budget.

La crise financière a eu lieu pendant son court régime et il a supporté le plus gros de la colère sur le démantèlement de Fortis, une banque belge, avant d’être forcé de démissionner en Décembre dernier.
Un haut magistrat a accusé des politiques de s’immiscer dans la vente de Fortis, mais M. Leterme a été finalement blanchi de pratiques douteuses et il est revenu comme Ministre des Affaires Etrangères.
Il est encore injurié par une partie de la communauté de langue française dont le principal quotidien « Le Soir » a contesté son retour comme Premier Ministre et a organisé une pétition auprès de ses lecteurs.
Même le grand médiateur M. Van Rompuy n’a pas exprimé son enthousiasme pour son successeur. « C’est à présent sa seconde chance. Il a tous les éléments pour prouver qu’il sera un bon Premier Ministre. Je l’espère pour lui et pour la Belgique » a-t-il déclaré.

Source : blogue Témoignage d'un Francophone de Bruxelles


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