Jan Peumans et le passé nazi du VNV - 2 août 2009

Dans un article précédent, nous évoquions le passé "douteux" de Johan Sauwens qui présidait la séance inaugurale du Parlement flamand en juin dernier. Quelques années auparavant, il avait été contraint à la démission pour avoir complaisamment assisté à une réunion d'anciens combattants flamands du Front de l'Est.

Dernièrement, le président officiel du Parlement flamand, après la formation du gouvernement Kris Peeters II, le député nationaliste N-VA Jan Peumans a accordé une interview au grand quotidien populaire Het Laatste Nieuws où il confie ces propos étranges concernant son engagement politique :

« D’où vient mon rejet de l’establishment belge ? Le frère de mon père a été abattu en 1943. L’oncle Jules était un instituteur flamingant et un VNV [Vlaams Nationaal Verbond qui collaborait avec l’occupant allemand, ndlr]. Il a été tué devant les yeux de ses enfants par des assassins, des lâches. C’est la raison de mon éducation antiroyaliste. J’ai promis à mon père que je n’épinglerai jamais de médailles belges et que je n’irai jamais à des réceptions au Palais ».

Imagine-t-on un député démocrate d'un pays de l'Union européenne se réclamant fièrement du passé nazi de sa famille sans que cela ne soulève un tollé ?
Et poutant, en Flandre, ils sont nombreux à porter ces années sombres à la boutonnière comme une légion d'honneur : on songe à feu Hugo Schiltz, Bart Somers, Bart De Wever, André Leysen, Johan Sauwens et tant d'autres...

Le problème de la Flandre, comme celui de l'Autriche, c'est qu'elle n'a jamais été dénazifiée. Les anciens collaborateurs ont, pour la plupart, été considérés comme des militants malchanceux de l'indépendance de la Flandre.
De grandes entreprises ont ainsi favorisé leur réintégration anonyme dans la société civile belge.

Monsieur Jan Peumans, Président du Parlement flamand et, à ce titre, garant de la démocratie dans son pays, serait bien avisé de rompre avec ce passé familial, au nom de l'image de la Flandre et plus simplement de l'humanisme.

Pour mémoire, le VNV était un parti nationaliste d'extrême droite qui prit pour slogan en 1938 "Dehors les juifs !" (photo) - cette imprécation resservira sous la forme de "Walen buiten !", "Les Wallons dehors !", dans les années 60 -, qui prôna ensuite une collaboration active avec l'Allemagne nazie, puis, comble de l'ignominie, célébra l'envoi de volontaires flamands SS au Front de l'Est .

Monsieur le Président du Parlement flamand, Monsieur Jan Peumans, vous devriez avoir le courage de rompre avec ce passé indigne de vos hautes fonctions, vous devriez dire publiquement que vos parents se sont égarés et que le VNV s'est fourvoyé sur toute la ligne dans sa collaboration active avec le régime d'Adolf Hitler. 

Vous devriez le proclamer dans les médias, ne fût-ce que pour redorer le blason de cette Flandre que vous aimez par-dessus tout !

Le pan-néerlandisme du VNV : La Flandre, des Pays-Bas jusqu'à Arras !

Pour sa population et son espace vital, comme le dit l'affiche...

Joris van Severen, leader fasciste honoré en plein coeur de Bruges


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