Enseignement : la Belgique francophone et la France - 24 mai 2009

Plusieurs enquêtes ont indiqué que l’enseignement constituait la grande priorité des Wallonnes et des Wallons.

Nous vous présentons ici quelques indices de comparaison entre l’enseignement qui prévaut en Communauté française de Belgique et le système français.

Cet article est loin d’être exhaustif : les centres d’études du PS et du MR sont occupés à peaufiner leur propre étude comparative dans la perspective d’une intégration de la Wallonie à la République française.
En effet, quoi qu’en pensent certains médias, le PS et le MR, partis de pouvoir expérimentés, qui comptent bien le demeurer, n’excluent aucune hypothèse.
Et surtout pas celle de la disparition, à moyen terme, de la Belgique sous la poussée du nationalisme flamand.

On le sait, la Communauté française de Belgique ne parvient pas à quitter les dernières places du Rapport triennal PISA

Il semble qu'il faille revoir complètement l'organisation de notre enseignement, la valeur de nos professeurs n'étant évidemment pas sujette à caution.

Dans ce fameux Rapport PISA, la Flandre, qui joue la course en tête, permet à la Belgique de dépasser la France, grâce à la moyenne des communautés linguistiques.
La France se situe dans la moyenne européenne, une place quelque peu décevante pour un pays qui a fait de l’éducation un de ses principes fondateurs (photo : Jules Ferry, père de l'Instruction publique).

Remarquons d’emblée que la Belgique francophone possède un des enseignements les plus inégalitaires de l’Union européenne, avec des établissements d’excellence et des écoles « poubelles ».

Selon une étude des Editions Plantyn, les enseignants francophones de Belgique se plaignent des autorités de la Communauté française de Belgique, qui tendent à privilégier le nivellement par le bas (on se souvient de la proposition de suppression du cours de latin par la Ministre PS Arena et des devoirs par le Ministre ECOLO Nollet). 
Les professeurs pointent également le manque de remédiation dans les situations d'échec ou de décrochage scolaires ; ils ne manquent pas de critiquer des programmes insuffisamment adaptés, des budgets étriqués et des infrastructures déficientes, ainsi que des classes trop peuplées.

Enfin, détail prosaïque, la vétusté des bâtiments et l’hygiène (sanitaires, propreté des locaux, vétusté des bâtiments scolaires, etc.) constituent une problématique endémique, selon plusieurs experts.

Cet article n’a pas pour objectif d’affirmer que tout va mal chez nous et que tout est parfait en France. Loin de là !

A chacun de se forger une opinion et de préparer l’avenir de ses enfants en connaissance de cause.

Ce tableau ne reprend pas la thématique des universités, qui subissent actuellement de profondes réformes en France.

Scolarité obligatoire

  • Belgique francophone : 12 ans (cette situation provoque l’encombrement des écoles par des jeunes qui ne montrent plus aucun intérêt pour les études).
  • France : 10 ans.

Etalement de la scolarité

  • Belgique francophone : 6 ans (Fondamental) et 6 ans (Secondaire).
  • France : 5 ans et 7 ans.

Programmes scolaires

  • Belgique francophone : les outils pédagogiques diffèrent selon les réseaux ; il s’agit de s’inscrire dans un « socle de compétences » défini par l'autorité de tutelle. L’évaluation des connaissances se fait « à titre indicatif ».
  • France : programmes centralisés dans la perspective du baccalauréat, qui constitue la différence majeure avec notre système. Il est à remarquer que cette épreuve n’est nullement un épouvantail : le taux de réussite tourne autour de 80%. Le « bac général » atteint même un taux de 87,8% en 2008. Taux de réussite au baccalauréat

Cours particuliers aux deux entités

  • Belgique : cours de religion, selon la confession religieuse, ou cours de morale.
  • France : cours d’éducation civique et de philosophie, qui n’existent pas chez nous.

Accès à la profession

  • Belgique francophone : titre pédagogique acquis à l’Université (licenciés) ou en Haute Ecole (régents).
  • France : titre pédagogique acquis à l’université (pour tous les enseignants). En 2009, la possession d’un Master sera obligatoire. Il faut également présenter un concours (agrégation).

Année scolaire

  • Belgique francophone : 182 jours de classe.
  • France : 175 jours.
    Dans la réalité, en volume d’heures, c’est quasi équivalent.

Taux d’encadrement (nombre d’élèves par professeur)

  • Belgique francophone : difficile à évaluer tant les « détachés pédagogiques » (c’est-à-dire des professeurs qui travaillent « temporairement » dans des asbl, des administrations, des Cabinets, etc.), les professeurs en indisponibilité ou les regroupements d’implantation, faussent les données de la Communauté française.
    Le « détachement pédagogique », qui s’apparente à une « promotion », (le travail est moins "lourd") est extrêmement politisé.

Outils pédagogiques

  • Belgique francophone : peu de manuels, accès réduit à l’informatique (faute de budgets), usage intensif de photocopies.
  • France : systématisation des manuels scolaires et des outils didactiques, développement de l’informatique et des nouvelles technologies dans les écoles.

Temps de travail hebdomadaire

  • Belgique francophone :

Instituteur : 26 H
Régent (diplômé d’une Haute Ecole) : 22 H
Licencié (diplômé de l’Université) : 21 H

  • France :

Instituteur : 27 H
Professeur Collège et de Lycée : 18 H
Agrégés : 15 H

Evaluation des enseignants

  • Belgique francophone : évaluation par la Direction et l’inspection ou des conseillers pédagogiques (dans le non officiel)
    Sans impact financier sur le traitement du professeur.
  • France : évaluation administrative de la Direction et pédagogique de l’Inspection.
    Avec impact financier sur le traitement, en cas de mauvaise évaluation.

Formation continuée

  • Belgique francophone : trois « journées pédagogiques » obligatoires. Le reste est laissé à l’appréciation de chaque professeur.
  • France : la formation est encouragée : elle est considérée comme un droit fondamental des enseignants.
    Formation continue les trois années qui suivent la titularisation.

Port des insignes religieux

  • Belgique francophone : laissé à l’appréciation de chaque responsable d’établissement.
  • France : régi par une loi.

Allocations de rentrée scolaire

  • Belgique francophone :

Fondamental : 50€
Secondaire : 70€
Après 18 ans : 25€

  • France :

Soumise à des conditions de revenus :
6 à 10 ans : 280,76 €
11 à 14 ans : 296,22 €
15 à 18 ans : 306,51 €

L'allocation de rentrée scolaire en France

L'accueil de la petite enfance

Réseaux d’enseignement

  • Belgique francophone : plusieurs réseaux d’enseignement, dont deux principaux (officiel, de l'Etat, et libre, catholique). Concurrence effrénée entre l’enseignement de l’Etat et l’enseignement catholique subventionné et/ou privé. Ce système encourage le développement d’établissements élitaires. Le décret « Mixité », qui a échoué, à démontré cette dure réalité.
  • France : l’enseignement qui ne relève pas de l’Etat n’est pas subsidié.
    Il existe cependant le statut particulier de l’Alsace-Moselle, relativement proche du régime belge. Même si la fusion des enseignements semble relever de la logique de bonne gouvernance et d’efficacité.

Rémunérations des enseignants

  • Belgique francophone :

- Traitement en fonction du statut et de leur diplôme (voir « Accès à la profession).

- La « nomination définitive » du professeur, en fonction de ses années d'ancienneté, est déterminante pour la suite de sa carrière et l’évolution de son traitement.

- L'engagement d'un professeur et la promotion au titre de préfet ("directeur") ou de proviseur (« principal ») d’établissement sont encore trop souvent politisés.

- Pendant les 5 premières années, le professeur peut bénéficier d’une indemnité de résidence.

- Les heures supplémentaires seront payées à partir de 2009.

  • France :

- Echelle barémique. Traitement partiellement lié à l’évaluation. Supplément éventuel, selon les charges de famille et le traitement.

- Indemnité de suivi et d’orientation, suivant la fonction du professeur (titulaire de classe, principal/proviseur).

- Paiement des heures supplémentaires.

- Dans certaines zones : indemnités de résidence.

- Si les salaires bruts des professeurs de la République sont moins élevés que ceux de leurs collègues francophones de Belgique  – là où les Flamands sont nettement mieux rémunérés ! – les salaires nets (en poche) en France, compte tenu d’une fiscalité moins lourde sur les revenus du travail et de diverses primes attachées à la fonction, sont plus élevés.

Lors de l’intégration de la Wallonie à la France, les modalités d’adaptation de notre enseignement feront l’objet de dispositions transitoires. Un statut particulier, comme celui qui existe en Alsace-Moselle, pourra être négocié. Cet aspect concerne essentiellement les subsides octroyés à l’enseignement catholique.

Le statut particulier de l'Alsace-Moselle

Source : Communauté française de Belgique - Administration de l'Enseignement

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