Sarkozy gouverne avec le Parti Radical et des socialistes - 28 mai 2009

Nos médias tentent trop souvent, non sans malice, de nous faire croire que le gouvernement Fillon est tout entier dévoué à la droite libérale pure et dure.

Pourtant, le Parti Radical, avec, entre autre, Jean-Louis Borloo, l'homme fort de Valenciennes, et des "progressistes" (il faudra bien un jour donner une définition objective de ce terme), comme Bernard Kouchner, participent au gouvernement en lui donnant une impulsion sociale qui lui fait le plus grand bien. La reproduction de l'entretien qui suit ne représente pas l'ensemble des sensibilités des membres du R.W.F.
Notre parti, comme le nom l'indique, rassemble des femmes et des hommes venus de tous horizons politiques et de toutes convictions philosophiques ou religieuses, à l'exception des extrêmes.
Une fois leur objectif atteint, la réunion de la Wallonie et de Bruxelles à la France, ils rejoindront le parti de leur choix.

Borloo : « L'immobilisme, c'est la mort à long terme »

Article publié dans Le Figaro du 6 mai 2009

Propos recueillis par Philippe Goulliaud, Anne Rovan et Judith Waintraub
Jean-Louis Borloo, mercredi, dans son bureau au ministère, à Paris : « Le président de la République dessine clairement une réelle stratégie dans cette mutation accélérée, tant au niveau français, européen qu'international ».

Le ministre du Développement durable défend la cohérence de la stratégie de Nicolas Sarkozy.

LE FIGARO - Quel bilan dressez-vous des deux années de mandat de Nicolas Sarkozy ?
Jean-Louis BORLOO - Derrière la multiplicité des réformes, des prises de position, des initiatives tant nationales qu'internationales, le président a une vraie vision, une cohérence, une méthode. Nous vivons une mutation aussi importante que la révolution industrielle, mais dix fois plus rapide, et qui touche tous les sujets. Face à elle, le président de la République dessine clairement une réelle stratégie dans cette mutation accélérée, tant au niveau français, européen qu'international. Je ne vois pas d'autre vision ailleurs.

Comment définiriez-vous cette stratégie ?
Elle repose sur la volonté de libérer un certain nombre de choses, d'en réguler d'autres, d'investir sur les sujets du XXIe siècle sans oublier la solidarité. Sa méthode passe par le «faire ensemble» (Grenelle de l'environnement, renforcement du G20), la stratégie par l'investissement sur les nouvelles technologies, comme sur la croissance verte. Nous entrons dans ce siècle sur des bases radicalement nouvelles. On ne regarde plus le monde avec les lunettes du XXe siècle. La multipolarité est devenue une réalité, et l'un des principaux acquis de la présidence Sarkozy, c'est d'avoir restauré la capacité de la France à parler et à construire avec tout le monde.

La multiplicité des réformes entreprises ne risque-t-elle pas, en période de crise, d'aiguiser l'inquiétude des Français ?
La cohérence de cette stratégie n'est pas toujours perçue comme telle par nos concitoyens. Mais, tant que le tableau n'est pas complètement terminé, on ne voit pas toujours ce qu'il représente. Les ­Français doivent savoir que l'immobilisme dans un monde qui bouge à toute vitesse, ça peut être le confort à court terme, mais c'est la mort à long terme. Le président prépare l'avenir, et son action témoigne aussi d'une attention très forte sur la solidarité. Il a voulu le revenu de solidarité active, le fonds social d'investissement, l'extension des contrats de transition professionnelle ou l'amélioration de l'indemnisation du chômage partiel. Le mouvement est tellement rapide qu'il doit être accompagné socialement.

Approuvez-vous le retour de la France dans le commandement intégré de l'Otan ?
C'est une évolution naturelle. Il fallait sortir des tabous de l'après-guerre. Ceux qui s'y refusent font preuve d'un manque de lucidité. Ils ne voient pas l'évolution du monde. Moi qui ai vécu de l'intérieur la présidence française de l'Union européenne, par exemple, je peux vous dire que la démonstration de la capacité de l'Europe à prendre des décisions a été spectaculaire. Mais à chaque fois qu'il y a une évolution puissante, ça se fait difficilement et ça suscite des débats, des doutes, des critiques. C'est normal : si c'était facile, on l'aurait fait depuis longtemps. Ceci est vrai aussi pour l'Union pour la Méditerranée, comme pour le Grand Paris.

François Bayrou dresse un bilan très critique des deux années de présidence Sarkozy.
J'aurais préféré que François Bayrou livre sa vision sur l'économie, le climat, les énergies nou­velles, le nouvel ordre international, la position de l'Europe face à la Chine. Ce serait quand même plus utile dans le débat actuel !

Vous observez depuis deux ans la manière de gouverner du chef de l'État. Quel manager est-il ?
Nicolas Sarkozy a voulu l'ouverture, la parité et la diversité dans le gouvernement. Ce ne sont pas des «coups politiques» à court terme. L'ouverture, pour lui, ce n'est pas le débauchage, mais l'ouverture d'esprit dans un monde complexe. Si l'on veut faire aboutir les réformes, il faut commencer par les projets plutôt que par les structures. Si vous abordez les choses sur le plan institutionnel, ça bloque. C'est ça, la méthode Sarkozy. Le «faire ensemble» est la marque de fabrique de ce quinquennat.

Quel rôle jouez-vous ou entendez-vous jouer à l'UMP ?
Ma valeur ajoutée, c'est plutôt mon expérience, notamment sur tout ce qui touche à la cohésion sociale, au développement durable… Pour les européennes, Michel Barnier et moi travaillons main dans la main. Il m'a demandé d'intervenir sur l'Europe verte, et le Parti radical lui a remis, il y a quelques jours, des propositions très concrètes. Pendant la campagne, je participerai à des meetings et à des réunions. Le Parti radical travaille d'ailleurs en ce moment sur d'autres thématiques.

Le gouvernement est-il usé, comme l'a dit l'UMP Patrick Ollier ?
Je ne le perçois pas du tout comme cela. Je dirais au contraire que le gouvernement est concentré.


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