Pourquoi je soutiens la réunion de la Wallonie à la France ?
Marcel Cools nous écrit ...

Il a été dit et répété depuis des décennies qu’il n’y avait pas de Belges, que la Belgique est un aléa de l’Histoire.

Je ne suis ni nationaliste ni suspect de sympathie envers les extrémistes de tous bords (encore qu’aux yeux de certains on est vite un extrémiste quand on défend simplement une idée qui n’est pas à la mode…)

La volonté flamande d’abuser de son pouvoir majoritaire est une constante politique depuis des dizaines d’années.

Après avoir obtenu une revendication légitime de pouvoir utiliser le flamand comme langue officielle, consacrée depuis la loi de 1933, les Flamands ont éradiqué le français dans l’administration en Flandre.

Le courant nationaliste n’a plus cessé d’en vouloir plus.

Non contents de l’aboutissement de leur « libération culturelle » d’un développement économique accéléré, les Flamands poursuivent, de fait, l’affaiblissement de la Wallonie.

Depuis la fin de la guerre, la Wallonie connaît le dépérissement de ses moyens économiques. La fermeture des mines de charbon, la reconversion tardive de la sidérurgie et des industries métallurgiques n’a pas été assez compensée par la création de PME, de technologies nouvelles.

Les dirigeants économiques et politiques n’ont pas réagi en Wallons, ils n’ont pas eu de vision d’avenir pour notre région et la prise de conscience de certains n’a pas suffit à emporter une réaction collective.

Les événements récents, la mise au jour et la médiatisation judiciaire de pratiques bien connues et tolérées par des citoyens abusés par les discours convenus, ne sont pas de nature à rassurer.

La Belgique se désintègre. Les dirigeants des partis francophones font semblant de ne pas le voir.

Alors que les partis de Flandre courent derrière la démagogie et le populisme du Vlaams Blok/Belang ; les chefs wallons continuent à nous vendre la « Belgique de papa ». Défenseur du Trône et de l’autel, le premier menteur est le président du dominant Parti Socialiste.

Le rêve d'Elio Di Rupo était de devenir un jour Premier Ministre de Belgique.

La défaite électorale que va subir son parti va régler définitivement le problème, s'il a tant soit peu de dignité, il ne lui restera qu'à démissionner de la présidence du PS.

Les Wallons ont peur de la disparition de la Belgique. Mais qu’espèrent-ils ?

Nos dirigeants poussent nos enfants à apprendre le néerlandais. C’est bon pour l’accueil des touristes hollandais qui envahissent nos Ardennes et y achètent des campings ou des secondes résidences…

C’est bon pour devenir fonctionnaire. Sauf qu’à compétence égale, les Flamands ne cachent pas qu’on nommera un Flamand moins bilingue, voire même que Brigitte Grauwels, Ministre bruxelloise flamande préfère un Flamand incompétent…

On peut évidemment se dire que la langue française recule partout dans le monde et qu’à tout prendre qu’est ce que cela peu faire si le flamand devient la seule langue de la Belgique en 2050, acceptons la colonisation. La Wallonie est bien une terre d’accueil depuis longtemps.

Et puis il ne faut pas faire de peine à la famille royale…Là encore les socialistes wallons ne tiennent aucun compte du sentiment antiroyaliste flamand.

Le séparatisme voulu par la Flandre est une réalité incontournable. Il est urgent d’en tenir compte et de réagir. Que faire ?

Se contenter d’un confédéralisme nous obligera toujours à traiter en position de faiblesse à l’égard de la Flandre, pour le peu de matières qui resteront de la compétence fédérale (amputées par ailleurs des compétences déléguées à l’Europe).

Il ne faut pas perdre de vue que la volonté de la Flandre triomphante est aussi de marquer sa domination sur la région bruxelloise. Personne n’a encore vraiment dit quel serait le statut des 19 communes, ni dans le confédéralisme, ni dans le séparatisme voulu par les Flamands. Sauf qu’il faudrait oser dire que dans, cette dernière hypothèse, les Flamands considèrent que la région bruxelloise fait partie intégrante du territoire de la Flandre.

On ne peut reprocher aux dirigeants ultra nationalistes, voire à des porte-parole plus acceptables, d’avoir de la suite dans les idées. Qu’ils veuillent tirer profit de la force numérique que leur donne la démocratie, qu’ils souhaitent l’élargissement des compétences régionalisées, c’est logique.

Que les dirigeants wallons rêvent de pouvoir faire jeu égal et négocier sereinement le maintient de la structure de la Belgique est par contre consternant de manque de sens prospectif.

J’en viens à penser qu’il vaut mieux que toute négociation échoue sur la révision de la Constitution, plutôt que de laisser notre avenir de francophones aux mains des dirigeants actuels de la Wallonie.

Ils iront à la négociation sans projet, si ce n’est de sauver la Belgique au nom de valeurs dépassées, héritées d’une histoire rêvée « d’union et de force ».

L’hypothèse d’un rattachement à la France est combattue pour de nombreuses mauvaises raisons, « les Français sont chauvins », les Français « ont failli élire un nationaliste fascisant, ils ont élu bling-bling Sarko, ils pillent nos entreprises, ils nous ont volé Cockerill », que sais-je encore.

Que quelques francophones de Belgique aient des griefs à l’égard de la France relève de la sociologie, voire de la psychologie. Ce n’est pas un raisonnement politique.

Les anciens combattants eux-mêmes, si souvent pétris de l’idée de la nation belge victorieuse peuvent certes se souvenir de la trahison de Pétain, mais aussi rendre justice aux Français libres qui ont répondu à l’appel du 18 juin…Que je sache, l’idée de l’amnistie ne s’éteint en Flandre que par la disparition progressive des anciens collaborateurs dont les fils ou les émules restent le fer de lance du Vlaams Belang…

En Belgique, la communauté des Flamands, en tant que groupe socio-politique continuera de manifester sa puissance et de dicter ses exigences, comme elle n’a pas cessé de le faire, avec ténacité et constance depuis 1918. Les francophones, minoritaires, seront ou « largués » ou colonisés.
En France les 5 provinces wallonnes et Bruxelles seront une région (voire 2) qui n’auront aucune raison d’être discriminées par rapport aux autres départements et régions de la République. Il n’y aura pas en France de refoulement linguistique à digérer.

Un succès de progression du R.W.F. aux élections du 7 juin serait de nature à faire réfléchir ceux qui, au sein des appareils traditionnels, continuent à avoir peur du débat.

Mon idéal personnel reste la construction d’un monde sans nationalismes, d’une Humanité où régneraient la Liberté, l’Egalité et surtout la Fraternité universelle, il n’est malheureusement pas possible de l’atteindre dès demain.

Je ne rejette pas le dialogue avec les Flamands, mais je crois qu’il est malheureusement vain d’imaginer que les corps politique flamand, toutes composantes confondues, puisse encore accepter que les Wallons et Bruxellois francophones soient des partenaires de leur avenir.

Les crispations et les déclarations récentes des leaders flamands ne peuvent laisser place au doute.

Leur opinion publique, excitée par ses démons nationalistes, ne rêve que d’indépendance ou d’une Wallonie qui se prépare à vivre de miettes tout en s’alignant le plus rapidement possible sur les normes qu’elle fera édicter, en ce compris l’apprentissage prioritaire du néerlandais.

Marcel COOLS, le 24 mai 2009


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