La presse satirique belge outrée de la censure officielle - 15 mai 2009

Il n’existe que deux hebdomadaires satiriques indépendants dans la presse satirique belge francophone. Ceux-ci sont eux-mêmes victimes de la censure des médias officiels : ils ne sont jamais cité dans les revues de presse, quelle que soit la pertinence de leurs propos. Il s’agit de l’hebdomadaire Pan et de Père Ubu, qui a perdu son côté sulfureux, sans perdre son esprit critique. Père Ubu, nostalgique d’une Belgique unie, mais bien plus ouvert que d’autres à de nouveaux courants d’opinion, a décidé d’offrir une tribune non censurée aux « petits partis ».
Le rédacteur en chef était dégoûté du traitement réservé aux partis qui n'étaient pas encore représentés au Parlement. Il faut avouer que cette pratique malsaine semble se répandre dans toute la presse, par effet de contamination.
Ainsi, récemment, Le Ligueur, organe de la Ligue des Familles, et le CJEF (Conseil de la Jeunesse d’Expression française), tous deux largement subidiés par le régime, consacraient-ils leur dossier électoral aux quatre partis statufiés (en Commandeur ?) de la vie politique francophone : PS, MR, CDH, ECOLO. Comme si après, c’était le déluge des grenouilles ou le désert des sauterelles, selon les avis.

Il est clair qu'un Canard enchaîné à la belge ferait exploser notre régime des partis en quelques mois, tant la matière est abondante !

Père Ubu a pris l'initiative de reproduire un texte (ce sera également le cas pour les autres partis pestiférés) de Paul-Henry Gendebien qui fustige cette fade réalité du non-débat citoyen qui sévit dans nos contrées :

« Sur les murs j'écris ton nom, liberté » : le beau vers d'Eluard ne peut plus se prononcer facilement dans ce qui reste encore de Belgique : les « petits partis » sont censurés par les médias francophones, et les affiches en langue française des « grands partis » sont censurées dans l'arrondissement de Hal-Vilvorde par des administrations communales flamandes. Oui, Eluard serait "non grata" chez nous, aujourd'hui, mais certainement pas Baudelaire qui pourrait encore écrire, au moins en cachette, son célèbre pamphlet : « Pauvre Belgique » 

Oui, effectivement, il y a tentative d'étouffement des « petits partis » et surtout du nôtre, le R.W.F. [ndlr: Rassemblement Wallonie-Fran­ce].

Vous surprendrai-je en disant que je n'en suis ni étonné, ni affecté ? En effet, le régime belge finissant, usé jusqu'à la corde, et qui s'appelle encore « Etat belge » pour un temps et pour la forme, se défend comme il peut, c'est-à-dire sottement.

Sottement comme le font tous les régimes en phase terminale, ainsi que nous l'enseigne l'Histoire. Par exemple en essayant de couper la parole à des partis tels que le R.W.F. Mais cela ne marche pas. Et cela ne marchera plus jamais, parce que le système politique belge n'est pas seulement grippé, mais qu'il est de surcroît impuissant à produire des forces sociales, économiques et politiques capables de le sauver.

L'Etat belge s'effondre de lui-même, miné par ses contradictions.

Le fédéralisme a définitivement échoué parce qu'il est fondé sur un principe de scissiparité, la Flandre le voyant comme une étape, la Wallonie comme un aboutissement. Et parce qu'il y a une nation flamande, mais nullement de nation wallonne ou francophone. Et parce que la Belgique ne produit plus d'hommes d'Etat à partir du moment où il n'y a plus d'Etat digne de ce nom.

Soyons de bon compte : il n'y a plus de gouvernement belge depuis 2007.

Et M. Van Rompuy ne sert à rien, sinon à faire croire qu'il y a encore un premier ministre en Belgique. Il n'y a pas de plan de relance. Il y a, en Wallonie comme à Bruxelles, un chômage effrayant, plus élevé qu'en Europe centrale et orientale. Il y a une dette publique colossale, qui se rapproche de 100% du PIB. J'allais oublier : il y a aussi un sous-ministre Chastel qui s'occupe en promouvant la candidature du flamingant séparatiste Van den Brande [soutenu par M. Poutine !] à la tête du Conseil de l'Europe, alors que ce même Van den Brande refuse d'appliquer les recommandations de ce Conseil au sujet des droits des Francophones en périphérie bruxelloise (note : entre-temps, Chastel a renoncé à cette pénitence).

Et dire que ce cirque a été décidé par le Gouvernement ... Indignité francophone tous azimuts, lâcheté congénitale : qu'on appelle tout cela comme on voudra !

Toujours est-il que les partis francophones officiels semblent avoir perdu la tête : croient-ils vraiment qu'ils vont sauver leur chère Belgique ? Croient-ils vraiment que les Flamands vont de nouveau aimer la Belgique après le 7 juin ? Croient-ils vraiment qu'ils échapperont après les élections, soit à un nouveau Munich, soit à une crise existentielle et fatale de l'État ?

Résumons-nous : il est temps de sortir du purgatoire belge avant qu'il ne devienne un enfer dont nous ne pourrions plus nous échapper vivants.

En clair, préparons entre Bruxellois et Wallons une sortie honorable, à savoir une après-Belgique débarrassée du désordre et de la médiocrité belgo-belge. Les lecteurs de ce journal connaissent notre position : c'est une union librement consentie avec la France qui seule pourra nous donner un destin convenable.

Pour en savoir plus, et même beaucoup plus pour le même prix, je me permets de conseiller à tout un chacun de consulter nos articles d'une grande densité sur le site du R.W.F.

Paul-Henry Gendebien, Président du R.W.F.


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