Wallonie française : l’anglais comme seconde langue - 6 mai 2009

Le quotidien bruxellois Le Soir (5 mai 2009) a fait grand cas d’un sondage sur les relations entre Wallons et Bruxellois. Nous avions déjà dit tout le mal que nous pensions de Dedicated Research, un Institut monopolistique impliqué dans les campagnes électorales des partis officiels, comme son propre site le mentionne.

Cette fois, Le Soir a fait appel à CEVIPOL. Ce n’est guère mieux. Ce Centre d’Etude de la Vie Politique est coordonné par Pascal Delwit, un politologue qui n’atteint jamais le niveau d’analyse d’un Vincent de Coorebyter (directeur du CRISP) ou d’un Pierre Vercauteren.

De plus, notre Pascal Delwit est beaucoup trop lié au PS. En janvier 2008, il avait, par exemple, servi de porteur d’eau à Elio Di Rupo lors d’une conférence de propagande du Président du PS à l’ULB (Université Libre de Bruxelles), laissant dans sa valisette tout esprit critique à l’égard de son mentor.

Ajoutons que Paul Magnette, le fantomatique Ministre fédéral PS du Climat, est toujours signalé comme membre du CEVIPOL et que la rédactrice en chef du Soir, Béatrice Delvaux, ne cache pas ses sympathies pour le « Grand Parti » des francophones.

Paul Magnette et le Cevipol, sondeur du Soir

Ces préambules permettent de mieux comprendre l’empressement de la rédactrice en chef du Soir à monter en épingle des solutions aussi boiteuses que la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Belgique résiduelle, la Belgique « idéale » sans les Flamands, que d’aucuns surnomment déjà WALLOBRUX dans les milieux sociopolitiques, une appellation qui s’apparente davantage à une marque d’aspirateur ou, mieux, d'un ramasse-miettes.

Le lendemain du sondage du douteux CEVIPOL, un éditorial de Béatrice Delvaux, bilingue approximative d’une commune sans facilités, et un encadré ont attiré l’attention des lecteurs sur l’intérêt peu marqué des francophones pour le néerlandais. Nous le relevons ici parce que cet aspect précis du sondage s’inscrit dans la ligne des précédentes enquêtes.

Plus de 6 Bruxellois sur 10 et près de 7 Wallons sur 10 pensent que l’anglais est la langue la plus importante pour assurer l’avenir professionnel de leurs enfants. Le néerlandais connaît deux fois moins de succès.

Et Béatrice Delvaux de défendre, en dépit du bon sens, l’apprentissage du néerlandais, en prétendant que cette langue faciliterait l’accès des francophones à l’emploi.

Malheureusement pour elle, une étude de la TaalUnie, une association qui sert de trait d’union entre les communautés néerlandophones des Pays-Bas et de Flandre, démontre que le néerlandais est en nette perte de vitesse dans le secteur privé aux Pays-Bas et même en Flandre ! L’anglais se substitue de plus en plus à la langue de Vondel. Les « topmanagers » (parlons franglais pour le coup) emploient le plus souvent l’anglais pour leur communication interne.

L’étude montre également que la France défend sa culture, non sans esprit d’ouverture à l’anglais :

En France, 10 rapports annuels sur 10 sont rédigés en français (3 sur 10 dans l’espace néerlandophone) ;

Les réunions au sommet des entreprises françaises se déroulent 9 fois sur 10 en français (3 fois sur 10 aux Pays-Bas) ;

La page d’accueil de 8 sites d’entreprises françaises sur 10 est rédigée en français, contre 2 sur 10 chez nos voisins du nord ;

Au sein même des entreprises de l’Hexagone, 9 sur 10 utilisent toujours le français (pour 3 sur 10 aux Pays-Bas) pour leur communication interne en rapport direct avec la gestion de la société.

Remarquons que les Français, contrairement à une idée répandue chez nous, ont fait d’énormes progrès dans la connaissance de la langue de Shakespeare à des fins professionnelles.
L’étude de TaalUnie leur reproche toutefois un accent « approximatif ». Les Italiens, qui n’utilisent que... l’italien dans tous les secteurs, et les Espagnols se classent toutefois loin derrière les Français en ce qui concerne la maîtrise de l’anglais.

Des entreprises établies en Flandre, comme Opel Belgium et Alcatel Vlaanderen, privilégient également l’anglais. Chez Opel, l’allemand est même la deuxième langue… A Belgacom, dont le TopManager Didier Bellens n’a qu’une connaissance passive du néerlandais, presque tout se déroule en anglais.

Chez Philips, une entreprise d’origine néerlandaise, l’anglais est devenu  omniprésent.

Et l’enquête de conclure, alors qu’elle s’adresse à un public néerlandophone, que la connaissance de l’anglais est devenue cruciale pour obtenir un emploi dans le secteur privé.

Conclusion : la connaissance du néerlandais exigée par les entreprises « belges » sert trop souvent de prétexte pour éliminer les candidats francophones.
Le noyautage flamand des Directions des Ressources humaines est de notoriété publique.

Le R.W.F. l’affirme dès à présent : la deuxième langue de la Wallonie française sera l’anglais, une langue dont la moitié du vocabulaire est d’origine… franco-latine (français : 28,3 % ,et latin, y compris les mots scientifiques et techniques récents : 28,24 %).

L'anglais, c'est aussi la langue de la culture « jeune » (rock, cinéma, etc.) que devraient logiquement utiliser Flamands et francophones du monde entier pour communiquer entre eux au jour le jour.

Comme troisième langue, il sera toujours utile de s’essayer au néerlandais, à l’espagnol ou à l’allemand. Après avoir appris l'anglais...

Qu’on se le dise !

L'étude complète de TaalUnie

Les jeunes Flamands reviennent aux dialectes !


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