Ministre de l’Intérieur contre chef de la Police ! - 4 avril 2009

C’est un nouveau signe du délabrement de l’Etat belge.

Le Commissaire général de la Police fédérale Fernand Koekelberg (francophone) a perdu la confiance du Ministre (flamand) de l'Intérieur Guido De Padt, qui lui reproche de ne pas avoir donné de suite rapide à un « corbeau » évoquant un détournement de fonds au CPAS de Grammont, dont Guido était président avant de prendre ses fonctions de Ministre de l'Intérieur. Ce dernier a saisi le Comité P et, à l'issue de l'enquête, le Ministre (flamand) de la Justice a transmis une demande de suspension du Commissaire général.

Maître Uyttendaele, l’époux de l’ancienne Ministre de la Justice !, confirme que Fernand Koekelberg a bien reçu une lettre anonyme mettant en cause Guido De Padt : « Le caractère absurde de ce courrier sautait aux yeux » (note : le Laatste Nieuws de ce 6 avril semble montrer que, curieusement, la lettre de dénonciation n'est pas de la main d'un farfelu, mais qu'elle émane d'une personne qui a l'air "bien au courant").

Il explique que, soucieux de ne pas se prêter à une tentative de déstabilisation d'un membre du gouvernement et de ne pas se voir reprocher de n'avoir rien fait, Fernand Koekelberg a confronté le Ministre à ce document.

Maître Uyttendaele regrette « que la volonté du Commissaire général d'éviter de se prêter à un processus de déstabilisation d'un Ministre soit finalement utilisé pour le déstabiliser. »

Apparemment la ficelle du Ministre de l’Intérieur est un peu grosse puisque que le front commun syndical (SNPS, SLFP, CGSP et CSC services publics) a demandé en urgence au Premier ministre Herman Van Rompuy un entretien concernant les tensions entre le Ministre de l'Intérieur et le Commissaire général de la police fédérale : « En tant qu'organisations syndicales, nous nous posons de graves questions sur l'attitude politique adoptée par certains. La seule chose que le personnel souhaite, ce sont des structures qui fonctionnent correctement et la clarté sur la direction de la police ».

Les quatre syndicats, qui maintiennent leur confiance en Fernand Koekelberg, se posent des questions sur « la crédibilité de notre système politique belge » (sic).

L’Etat belge, en voie de submersion, ressemble de plus en plus à une aventure de Tintin… qui serait privée de Tintin pour trouver une solution. Sur ce Titanic, les citoyen(ne)s ont l’impression qu’il ne reste que le Capitaine Haddock et les Dupont (avec ou sans t).

Cette affaire tombe à un moment où le manque de moyens humains et financiers se fait cruellement sentir à la Police fédérale qui est chargée d’assurer la sécurité d’un pays devenu la plaque tournante de trafics en tous genres.

Parallèlement, le Comité R (Comité permanent de contrôle des services de renseignement et de sécurité) nous apprend que la Sûreté de l'Etat a monté 200 dossiers sur des hommes politiques belges, dont une cinquantaine de ministres (!) ou parlementaires en fonction, c’est-à-dire des représentants du peuple.
La Sûreté de l'Etat s'intéresse surtout à des mandataires de Groen! et d’ECOLO, alors que ces partis ne représentent vraiment aucun danger pour le système belge, et à des partis d'extrême droite comme le Vlaams Belang, qui ne faisait l’objet d’aucune surveillance particulière jusqu’à l’arrivée… d’ECOLO au pouvoir, en 1999.

Il s'agirait de « dossiers réservés » qui ne peuvent être consultés que par les hauts dirigeants de la Sûreté de l'Etat.
Le Ministre (flamand) de la Justice, Stefaan De Clerck, n’y trouve rien à redire :
« Qu'il y a-t-il d'étrange à ce que les représentants de la population soient radiographiés ? » (resic).
Il faut dire que ces dossiers d'hommes politiques sont constitués depuis 1973.
C’est précisément l’époque où le CEPIC, une branche extrême du PSC (l’ancêtre de l’actuel CDH), dépité de la disparition de la Belgique unitaire sous le gouvernement Eyskens (1970), envisageait la possibilité de fomenter un coup d’Etat, avec la bénédiction supposée de membres de l'Etat-major de l'ex-gendarmerie.

Nul doute que la surveillance d’ECOLO, à l’heure d’Al-Qaida, et des séparatistes représente une priorité.

Mais dans ce dernier cas, il faudra surveiller près de la moitié des Flamands !

Source : De Morgen et Belga


© R.W.F. Dernière mise à jour le lundi 14 septembre 2009 - Ce site est le seul officiel du R.W.F.