Robert Deschamps verse dans la caricature - 26 février 2009

Nos idées progressent et inquiètent les adeptes du politiquement correct.

Ainsi, dans une Carte blanche publiée dans La Libre du 25 février, Robert Deschamps, professeur aux Facultés universitaires de Namur, n’a pas hésité à recourir à la caricature pour dénigrer notre projet politique.

Selon lui, les Wallons partisans de cette solution de cœur et de raison, et ils sont de plus en plus nombreux, se berceraient d’illusions. C’est oublier un peu rapidement que nous n’avons jamais dit que la République serait la panacée de tous nos maux. Dans le même esprit, nous ne sommes pas des réunionistes émotionnels ou idéalistes : nous avons analysé une situation politique et économique d’un pays et d’une région à un moment donné de l’Histoire. Et nous avons conclu que la meilleure solution pour la Wallonie, et Bruxelles si elle le souhaite, consiste à s’associer pleinement avec la France.

Passons sur la mauvaise foi évidente de Robert Deschamps qui feint de douter de la fiabilité des sondages qui nous sont favorables dans l’hypothèse de la disparition de la Belgique (et, à l’heure actuelle, ce n’est toujours qu’une hypothèse) alors que l’Institut Emile Vandervelde lui-même, le Bureau d’Etudes du PS, reconnaît que nos idées progressent de façon constante dans la population.

Robert Deschamps prétend, plus loin, que « la scission du pays en­traînera un coût élevé pour la Wallonie en termes d'emploi et de croissance économique » alors que la réalité d’aujourd’hui montre que la Belgique a déjà considérablement perdu de sa crédibilité au niveau international (crise politique, affaire Fortis, etc.) et que cela lui coûte très cher dans un monde économique basé sur la confiance.

Il s’inquiète également du sort du tiers des entreprises belges de plus de cent travailleurs qui ont des sites de production dans au moins deux régions. La scission du pays « aurait des conséquences fort dommageables pour leur activité économique et pour l'emploi. » Désolé, M. Deschamps, mais les entreprises wallonnes établies en Flandre ne sont pas légion. Notamment à cause d’un protectionnisme larvé de la Flandre.
Ce seraient surtout les entreprises et les lobbies flamands, du genre Boerenbond, établis en Wallonie qui subiraient les conséquences d’une partition du pays.

Ensuite surgit l’habituel couplet sur la prétendue colonisation de la Wallonie par Paris, comme si notre région n’était pas déjà sous la coupe de la Flandre. Depuis « Brussel », une ville majoritairement francophone à laquelle nos "beste vrienden" ont imposé leur capitale et leurs institutions.
Et nous n'avons plus de Premier ministre wallon depuis 35 ans !

Robert Deschamps, que l’on a déjà connu mieux inspiré, termine par des arguments aussi spécieux que :

  • La France resterait jacobine (alors que chacun sait qu'elle s’est considérablement décentralisée).
  • La Belgique possèderait un enseignement mieux encadré alors que le Rapport Pisa indique que la partie francophone se trouve en queue de peloton, la France se situant dans la moyenne.
  • Notre taux de syndicalisation est plus élevé. Fort bien, mais il devient quasi impossible d’organiser une grève « nationale » tant les divergences sont grandes entre les ailes flamande et wallonne (les syndicalistes de la Poste, du nord et du sud, ont éprouvé toutes les peines à parvenir à une action commune la semaine prochaine).

Le reste est malheureusement à l’avenant.

Par le hasard de l'actualité, l’éditorial de L’Echo du 26 février rend compte du rapport 2008 établi par le CESRW. Il met en exergue le mal wallon : une mauvaise gouvernance à tous les échelons !

Nous n’aurons pas l’outrecuidance de mettre celle-ci sur le compte d’un seul parti, comme le fait un Rudy Aernoudt, le gourou d’Outre-Lys éconduit comme un malpropre…
A l'un ou l'autre moment, ECOLO, le MR et le CDH ont collaboré à la gestion de notre région.

Rien que sous cet angle d'attaque, c'est-à-dire la fin de la particratie anesthésiante, qui signifiera aussi le sens retrouvé de l'intérêt général, la réunion de la Wallonie à la France constituera une révolution copernicienne.
Pour l'anecdote, mais en est-ce vraiment une ?, le grand Aernoudt lui-même confesse que la France a bien plus aidé le Nord-Pas-de-Calais que la Belgique ne l'a fait pour la Wallonie en reconversion économique !

La Wallonie à la traîne ? Quelle Wallonie ? - Editorial de l’Echo du 26 février 2009

Le Conseil économique et social de la Région wallonne (CESRW) a posé son regard sur l'évolution socio-économique de la Wallonie. La comparaison qu'il établit avec quinze régions voisines de tradition industrielle n'est pas flatteuse. Les indicateurs sont nombreux, fiables et convergents. Dans la très grande majorité des cas, les performances enregistrées par la Wallonie sont inférieures à la moyenne des trois régions les moins performantes.

Le rapport 2008

Les statistiques régionales

À une exception près toutefois : le niveau des dépenses en recherche/développement par rapport au PIB. La Wallonie fait même mieux à cet égard que la moyenne des trois régions les plus performantes.

Les chantres de la Wallonie qui monte et autres adeptes de la méthode Coué vont-ils en ravaler leur « peket » (note : eau-de-vie liégeoise) pour autant ? Pas sûr. Les chiffres établissent en fait l'échec relatif de la reconversion entamée il y a trente ans et plus. On en a plus d'une fois dénoncé les causes. Elles participent de près ou de loin à une culture citoyenne ou politique qui s'épuise trop souvent dans l’esprit de clocher, les sous-régionalismes, la particratie, la politisation à outrance. Quand les devoirs de complaisance ou de reconnaissance s'alimentent ou se justifient à trop bon compte à l'impératif de poursuivre, coûte que coûte l'œuvre amorcée, les projets esquissés, les stratégies bien pensées.

C'est pour la rupture qu'il marquait par rapport à ces méthodes d'un autre âge que beaucoup ont plébiscité le Plan Marshall. Jusqu'ici, il n'a guère pu concrétiser un changement de cap que dans les chiffres de recherche-développement précisément. Reste à poursuivre. Car les besoins du consommateur-citoyen n'attendent pas et le Conseil économique et social à nouveau le souligne.

Là aussi et plus qu'ailleurs encore, les chiffres sont cinglants : 17 % de la population wallonne, soit une personne sur six vit sous le seuil de pauvreté, avec un revenu qui ne dépasse pas 860 euros par mois pour un isolé. C'est certes mieux que deux ans plus tôt (17,7 %). Mais le contexte économique s'est aussi, depuis, dégradé. Et l'enquête du CESRW décrit certains profils plus exposés : les femmes isolées (17,8 %) davantage touchées que les hommes, les vieux (22,5 %), les chômeurs (36,4 %).Alors que le revenu d'intégration alloué à 1,06 % de la population, l'est une fois sur trois à un jeune de moins de 25 ans. Nul décideur, nul entrepreneur ne peut plus l'ignorer : c'est le prix de la cohésion sociale.


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