La dioxine : une sanction scandaleuse ! - 3 février 2009

Certains l’avaient oublié. Pas le R.W.F. La crise de la contamination à la dioxine s’est déroulée en mai 1999, l’année de la fondation du parti. Une série d’erreurs incroyables et de laisser-aller avaient permis au dossier PCB (contaminant bioaccumulable dans le corps humain) de prendre une envergure internationale.
Le scandale devait entraîner la démission de deux ministres du gouvernement fédéral.

Dix ans après, les principaux protagonistes, Jan et Lucien Verkest, inculpés de faux en écriture, faux et usage de faux et tromperie sur la marchandise, se sont vu condamner à de simples peines de prison… avec sursis ! Et pourtant, les malfrats, difficile de les appeler autrement compte tenu de leurs aveux, ont livré sciemment des graisses qu’ils savaient contaminées aux PCB. Ces substances s’étaient retrouvées dans des farines pour bétail, contaminant toute la chaîne alimentaire, avec des conséquences dans les pays voisins. Chez nous, de nombreuses exploitations agricoles, principalement en Wallonie, firent faillite.
A l’époque, on parlait de risques de cancer accrus, de déficit immunutaire et de graves problèmes thyroïdiens en perspective pour la population, principalement parmi les enfants, les femmes enceintes (transmission au foetus mais également au bébé par l'allaitement) ainsi que parmi les personnes âgées.
En dix ans, l’Etat belge s’est-il seulement penché sur les retombées de cette contamination dans le domaine de la santé publique, ne fût-ce que par des bilans médicaux de la population exposée à cette période ? A notre avis, non.

En mai 1999, le dossier détaillé avait "miraculeusement" - mais au R.W.F., on ne croit pas aux miracles - atterri dans les mains de Guy Verhofstadt, chef de l’opposition libérale flamande. Ce scandale allait permettre d’éjecter du pouvoir, via les élections fédérales et régionales du 13 juin 1999, les catholiques flamands conduits par Jean-Luc Dehaene, mais également, on l’oublie trop souvent, par Luc Van den Brande, le Ministre président de la Flandre, qui avait planifié l’indépendance (ou, disons, l'autonomie maximale) de sa région en 2002, l'année du 700ème anniversaire de la Bataille des Eperons d'Or, une victoire sans lendemain des milices flamandes sur la chevalerie de Philippe le Bel.
Il allait également provoquer l’arrivée massive, par la fenêtre, d’ECOLO.

L’extrême légèreté des sanctions à l’égard de ces « empoisonneurs », avec préméditation, ne laisse pas de nous interpeller. D’autant que la défense des inculpés a utilisé tous les moyens possibles pour retarder l’ouverture d’un procès qui s’est finalement tenu dix ans après les faits.

Les principales préventions sont établies, a estimé le juge : "Les prévenus ont mis leur intérêt économique au-dessus de la santé publique"

"Les prévenus ont agi par seul appât du gain. Ils ont réalisé d'importants bénéfices et ont faussé la concurrence avec des entreprises qui respectaient les règles", a encore dit le tribunal.

Selon ce dernier, le procès éviterait de peu la prescription du point de vue pénal. Mais ce n’est pas absolument certain !

La presse belge, qui a pour triste habitude de colporter l’événement plutôt que de l'anticiper en investiguant, comme c'est le cas chez tous nos voisins, n’a donné que peu d’écho à la conclusion judiciaire d’un des plus grands « dossiers noirs » de l’Histoire de Belgique…

La dioxine : des traces sur la toile

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