L’éclairage nocturne de nos autoroutes : nuisible et coûteux - 7 février 2009

Il paraît que la Belgique est un des seuls pays de la planète qui est visible la nuit par satellite. A cause de l’éclairage nocturne de son réseau autoroutier. Ce qui suscite un sentiment compréhensible de fierté chez nos concitoyens quand ils passent la frontière franco-belge.

Mais aujourd’hui, les scientifiques sont de plus en plus nombreux à parler de « pollution lumineuse ».

En effet, l’éclairage public de nuit constitue une source de pollution lumineuse aux conséquences non négligeables. Il agirait en profondeur sur l’écosystème, mais également sur l’environnement en engendrant une importante et coûteuse consommation d’énergie.

Toute une faune, ainsi qu’une certaine flore, serait perturbée dans son biorythme et les êtres humains eux-mêmes souffriraient de troubles du sommeil quand ils résident à proximité de cet éclairage artificiel.

Enfin, l’illumination de notre réseau autoroutier, qui est la plus grande source de pollution lumineuse, n’a pas permis de prouver, si l’on en croit les statistiques européennes, qu’il réduisait le nombre d’accidents de circulation.
Comme l’indique cette étude française sur l’éclairage de nuit à l’essai de l’A16.

Le dossier éclairant de l'A 16

Une interprétation possible consiste à dire que « les usagers adaptent en permanence leur comportement aux conditions de circulation pour rouler à risque constant. Le confort et le sentiment de sécurité apportés par l’éclairage amènent les automobilistes à augmenter leur vitesse, alors que leur fatigue et leur somnolence restent les mêmes que si l’autoroute n’était pas éclairée, ce qui entraîne des accidents graves. »

La conclusion de l’étude française : « L’amélioration de la sécurité routière par l’éclairage n’étant pas établie, il paraît raisonnable de maintenir la coupure de l’éclairage entre Boulogne et la frontière belge pour les sections en rase campagne d’A 16. Par ailleurs, les préoccupations d’économie d’énergie et de maintenance de cet éclairage (entre 600 et 900k/euro par an) plaident également pour cette coupure. »

Les spécialistes français encouragent par contre l’amélioration de la signalisation horizontale.

Il est plus que temps que la Belgique, et en particulier la Région wallonne, se penche sur l’utilité de l’éclairage tous azimuts de son réseau autoroutier.
Il s’agit d’un dossier qui relève de secteurs aussi fondamentaux que la santé publique (l'éclairage de nuit augmenterait les risques de cancer du sein ou de la prostate), l’environnement et le budget.

Le Grenelle de l'environnement et la pollution lumineuse

Une réduction insuffisante de l'éclairage des autoroutes wallonnes


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