Retraites : la Belgique en panne - 8 janvier 2009

On le sait, en 20 mois de crise de régime, la Belgique n’a pas trouvé le temps de se pencher sur l’indispensable réforme de son régime de pensions. Auparavant, il y avait bien le Pacte de Génération qui se promettait d’accroître le taux d’activité des « anciens » à 50 %. Mais on est loin du compte. Il ne serait actuellement que de 35% et cette situation est dramatique (le mot n’est pas galvaudé).
En effet, le nombre de travailleurs qui financent les allocataires sociaux et les retraités passera, entre 1990 et 2050, de 1 pour 4 à 1 pour 2. En conséquence, la puissance de financement de la sécurité sociale et des retraites sera réduite de moitié.

Le gouvernement, s’il en trouve l’occasion, devrait s’attaquer au problème des prépensions qui ont été programmées en leur temps pour éviter des licenciements « secs ». On croyait à l’époque que ces départs à la retraite anticipée permettraient de recruter de jeunes travailleurs. Ce qui s’est révélé faux.

La Belgique doit également adapter son régime de pensions à l’augmentation de l’espérance de vie. Ce que la plupart des pays ont fait, dont la France. Parfois dans la douleur, reconnaissons-le.

Knack conclut son article en préconisant un plus grand investissement dans les fonds de pension. En dépit de l’incertitude que la crise boursière fait peser sur ceux-ci… Selon l'hebdomadaire, le cours des actions ne pourrait que remonter à terme.
La Belgique n’est peut-être pas la mieux placée pour garantir ces fonds qui ont perdu un quart de leur valeur ces derniers mois…

Dans un autre article, le même numéro du magazine Knack (6 janvier 2009) fait remarquer que le Belge part de plus en plus tard à la retraite, si l’on se réfère à la période 2001-2009 :

Hommes
De 57,8 à 61,2 ans

Femmes
De 55,9 à 61,9 ans

Voici les chiffres de la France, qui a renversé la tendance par rapport à notre régime :

Hommes
De 58,2 à 59,5 ans

Femmes
De 58 à 59,4 ans

Il est à remarquer que l’espérance de vie est plus élevée en France que chez nous et que le nombre d'annuités (années de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein) est de 40 (41 à partir de 2012). L'âge légal de départ est toujours fixé à 60 ans, avec des variations suivant les statuts.

Explication de cet allongement, pour ce qui concerne les travailleuses belges :

• elles doivent désormais travailler 45 ans pour avoir droit à une pension complète
• leur âge de départ à la retraite est passé à 65 ans, comme pour les hommes.

Des modifications fondamentales qui sont passées dans l’indifférence générale.

Et dire que cet allongement pernicieux de l’âge de départ à la retraite ne résoudra pas le problème du sous-financement structurel de nos futures retraites !

Encore un domaine où la Belgique va droit dans le mur…