La Flandre, désendettée, peut voir venir le new Belgium - 2 janvier 2009

Nos voisins ont réalisé un bel exploit : malgré la crise économique et financière, le gouvernement de Kris Peeters a clôturé l’année 2008 avec un excédent budgétaire de 240 millions d’euros, un montant largement supérieur à celui qui était exigé par le Conseil supérieur des Finances. Mieux, le ministre flamand du Budget, Dirk Van Mechelen (Open VLD), a annoncé que la Flandre avait épongé toutes ses dettes :
« En dix ans, nous avons effectué un long parcours. »

Pour mémoire, à la fin de 1998, la Flandre avait une dette de 6,6 milliards d’euros, 10 ans plus tard, celle-ci était effacée. Cette situation ouvre de larges perspectives économiques mais aussi politiques.

Dirk Van Mechelen a déclaré qu’un budget « d’impulsion » a été concocté pour l’année 2009. Il comprendra une série des réductions de charges et d’investissements dans l’infrastructure.
En outre, une provision de 500 millions d’euros sera mise de côté, comme réserve pour d’éventuels temps difficiles. Pour contribuer à l'alimentation du Fonds de pensions flamand ?

Sur le plan politique, la Flandre est en mesure d’assurer de nouvelles compétences « régionalisées » sans transferts financiers compensatoires, comme ce sera probablement le cas à l’issue du prochain marchandage institutionnel. En effet, le niveau fédéral est plus que jamais cruellement désargenté.

Et la Wallonie ? Sa dette est toujours importante et aucun économiste ou universitaire wallon ne désire se pencher avec un peu de sérieux sur la réalité ou non d’une dette cachée régulièrement pointée du doigt par l’ancien ministre wallon de l’économie, Serge Kubla : si la dette officielle de la Wallonie s’élève à 4,2 milliards d’euros, la dette « cachée » se monterait à 6,4 milliards. En cause : le poids du financement alternatif, le soutien apporté à Ethias, Dexia et Sonaca, les montants prévus pour la banque wallonne d’investissement, etc.

On le comprend, la Flandre est en position de force pour dépecer ce qui reste d’Etat fédéral. Ce n’est absolument pas le cas de la Wallonie.
Pour celle-ci, accepter de continuer la Belgique, phagocytée par la Flandre, sous une forme « light » relèvera du suicide économique, politique et culturel.

Source : De Morgen - 31 décembre 2008


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