Sport de haut niveau : des synergies avec la France ? - 8 décembre 2008

La Wallonie ne manque pas de talents sportifs, c’est entendu. Mais force est de constater que nos athlètes n’atteignent plus que rarement les plus hautes marches du podium. Cette situation inquiétante est imputable à l’absence de politique ambitieuse et cohérente de la Région wallonne en matière de sport de haut niveau.

Les moyens financiers font également cruellement défaut.

En février dernier, le ministre du Budget de la Région wallonne et de la Communauté française, Michel Daerden, a bien annoncé son intention d’investir, sur le modèle français, 80 millions d'euros dans des centres sportifs de haut niveau et pour le grand public à Namur, Mons, Liège et Bruxelles. On y retrouve malheureusement l’habituel saupoudrage des subsides entre les différentes villes wallonnes : 

« Il y a quatre centres de base à qui je vais donner plus de moyens : Namur, Bruxelles, Liège et Mons. On va y changer les infrastructures et je vais lancer un appel d'offres international pour l'architecture de ces centres »

Namur développera l'athlétisme,  Mons le tennis, Bruxelles le hockey et Liège les sports de balle !
Avec les 80 millions d'investissements, « nous aurons quatre centres d'excellence », conclut le ministre du Budget et des Sports qui, comme toujours, ne s’embarrasse pas de nuances.

C’est à se demander s’il ne vaudrait pas mieux développer, dès aujourd’hui, des partenariats avec les régions du Nord de la France (Nord-Pas de Calais, Champagne-Ardenne, Alsace-Moselle) dans la mesure où la politique sportive de haut niveau, et la formation des jeunes qui va de pair, bénéficie de moyens financiers et d’infrastructures de qualité depuis de nombreuses années.

Les retraits successifs de la compétition de Justine Henin, Kim Gevaerts ou encore Tia Hellebaut, ces arbres qui cachaient le désert du sport belge d'élite, ne feront que souligner l’absence de politique sportive en Belgique et, plus particulièrement, en Wallonie.

En effet, la Flandre, qui a encouragé la scission de la plupart des Fédérations sportives belges unitaires, développe sa propre politique sportive. Ainsi la section flamande de la Fédération de Gymnastique a-t-elle manqué de peu le recrutement du sélectionneur français Yves Kieffer… La Flandre, cette nation en construction, ne saurait trop négliger son image sur le plan international dans un domaine aussi important que celui du sport.

En annexe, vous trouverez un compte rendu de la politique sportive de la France dans la Région PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur) qui compte à peu près le même nombre d’habitants que la Communauté française de Belgique.

Cette Région reçoit chaque année des subventions pour un montant de 8.195.198 euros. Celles-ci sont liées à des conventions qui fixent des obligations de résultats bien précises. Elle compte 37 pôles Espoirs et 19 pôles France encadrés par 105 conseillers techniques sportifs professionnels.

Il existe par ailleurs 5 directions départementales implantées dans les chefs-lieux des autres départements (Digne, Gap, Saint-Laurent du Var, Toulon, Avignon).

L'ensemble du personnel des services représente 350 personnes. Avec le CREPS, l'équipe Jeunesse et Sports de la région PACA regroupe 530 personnes (agents titulaires et personnel contractuel).

D’une façon plus générale, la France considère que le sport est une mission de service public. Elle a bien raison !

La politique sportive dans la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur


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