C’est du Belge, une émission d’Education permanente ! - 2 décembre 2008

Note : le CA de la RTBF sera renouvelé fin 2009

Avant les élections régionales de juin 2004, les quatre partis « officiels » s’étaient déclarés opposés à un relèvement du quota des recettes publicitaires de la RTBF.

La majorité (PS et CDH) s’empressa de renier cet engagement lors de la négociation du nouveau contrat de gestion 2007-2012.

Pire, elle autorisa la RTBF à utiliser de nouvelles formes de publicité comme l’ « écran partagé » (le split screen) avant le JT dont le décompte est censé vous faire languir d’impatience.

Dans le même registre, la RTBF s’est fait « crosser » par la Ministre de l’Audiovisuel pour avoir fait la promotion sur son site de paris sportifs en ligne !
A l’heure où plusieurs affaires douteuses liées au football professionnel sont toujours à l’instruction.

Le nouveau contrat oblige désormais la chaîne publique belge francophone à couvrir 30% de son budget par des recettes publicitaires et de sponsoring (!), ce qui la pousse à privilégier les programmes qui plaisent aux annonceurs publicitaires. Inutile de dire que le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), aux mains du PS, n’est pas pressé d’infliger des amendes  en cas de dépassement de la norme. Il se contente d’émettre des avis et des recommandations que la hiérarchie de la RTBF survole avec amusement.

D’autre part, notre chère RTBF et son pseudo Service de médiation peut désormais se contenter de jeter à la poubelle les courriers des usagers jugés « polémiques ». Bonjour la démocratie et la tolérance !

Enfin, cerise sur le gâteau dioxiné, la RTBF s’est permise de classer l’émission « cireuse de pompes royales » C’est du Belge dans la catégorie « Education permanente ». Il fallait oser ! Un moment de gêne est si vite passé…

Voilà de quoi relativiser le débat sur la suppression de la publicité sur les chaînes publiques en France. Nos voisins sont loin des dérives berluconiennes et… belges (à noter que la VRT, la consoeur flamande de la RTBF, ne diffuse pas de publicités avant ou après ses émissions).

Pour mémoire, voici l’organigramme pyramidal de la RTBF qui en dit long sur l'objectivité d'une information qui se veut "filtrée" :

• Elio Di Rupo, Président du PS
• Rudy Demotte, Ministre président de la Communauté française, donc de la RTBF (PS)
• Fadila Laanan, Ministre en charge de l’Audiovisuel, donc de la RTBF (PS)
• Frédéric Delcor, ex-conseiller de Di Rupo et actuel Secrétaire général de la Communauté française, l'autorité subsidiante de la RTBF (PS)
• Jean-Paul Philippot, Administrateur général de la RTBF (PS)
• Jean-Pierre Jacqmin, Directeur de l’information de la RTBF (PS)
• Marc Janssen, ex-porte-parole de Di Rupo et Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, l'autorité de contrôle de la RTBF (PS)

Il est à noter que le Directeur de l'information joue un rôle capital puisqu'il s'occupe du choix éditorial et du développement des sujets.

Le R.W.F. se déclare bien entendu solidaire des journalistes de terrain qui remplissent avec droiture leur mission d'information, en dépit de l'extrême politisation univoque de leur hiérarchie.

A lire :
Il faut sauver la RTBF de Bernard Hennebert, animateur de l’association bénévole Consoloisirs.
Préface de Marc Moulin (Edition Couleur Livres, 2008).

L'association de défense des téléspectateurs (et autres !) Consoloisirs