L’Alsace se penche sur le R.W.F. - 2 décembre 2008

Un internaute français nous transmet aimablement un article intitulé Les rattachistes ont le vent en poupe qui a été publié dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA) le 29 novembre 2008, le grand quotidien régional de l’est de la France. Une journaliste, Célia Sampol, a suivi pour nos proches voisins la manifestation à Namur à l’occasion de l’inauguration officielle de la Fête de la Wallonie.
Comme quoi, nous ne sommes pas au courant de tout ce qui s’écrit sur le R.W.F.
Tant la presse est abondante, il est vrai !

Bruxelles. - Correspondance  DNA

Avec la crise politique belge, les arguments des « rattachistes », qui prônent l'intégration de la Wallonie et de Bruxelles à la France, trouvent un écho dans l'opinion. Mais des ques­tions demeurent.

En ce 20 septembre à Namur, on commence à s'agiter près de la taverne « Le 500 ». Une petite foule s'est rassemblée et installe des drapeaux aux portières des voitures : un coq wallon représenté au centre de la bannière bleu­-blanc-rouge.
En attendant le départ, on boit quelques biè­res, symbole d'une identité nationale que l'on ne souhaite plus défendre.

Une crise d'intensité exceptionnelle

Ces militants vont manifester car ils veulent devenir Français pour des raisons culturelles mais aussi pour la sécurité, la démocratie politique et sociale, la Republique, l'État de droit, la bonne gouvernance administrative, toutes ces choses dont les « prive » l'État belge. Plus des motivations économiques et les bénéfices à tirer de la place de la France dans le monde.

La cinquantaine de voitu­res prend la route montant à la citadelle où se tient une cérémonie politique officielle à l'occasion des Fêtes de Wallonie et malgré le contexte délétère. Depuis les législatives de juin 2007, le pays peine à se trouver un gouvernement digne de ce nom capa­ble de prendre en main la réorme de l'État voulue par la Flandre et qui envenime les relations entre le Nord et le Sud sur des sujets communautaires.

« Il y a une crise permanente d'intensité exceptionnelle » explique le président du parti Rassemblement Wallonie-France, Paul-Henry Gendebien. Pour lui le Premier ministre Yves Leterme « n'existe pas », la Belgique est « un État en voie de décomposition » dont la «chute fatale et définitive » pourrait intervenir à brève échéance.

Avec son parti d'un millier d'adhérents et 3.000 sympathisants, mais aucun député ni sénateur, il prône un divorce à l'amiable des régions francophones et de la Flandre. Celle-ci deviendrait autonome alors que la Wallonie et Bruxelles se rattacheraient à la France.

Les six communes « à facilités », situées dans la périphérie de la capitale et où une population majoritairement francophone vit en territoire flamand s'autodétermineraient par référendum sous le contrôle de l'Union européenne.
Il pourrait y avoir des régimes particuliers comme pour l'Alsace-Moselle.

Le choix de la France

Un rattachement apporterait 4,5 millions d'habitants à la France, une trentaine de députés et… une part de la dette publique belge qui s'élève à 300 milliards d'euros. Mais comme la France verrait sa population, ses rentrées fiscales et son PIB augmenter, « la charge resterait raisonnable ».

Des difficultés demeurent toutefois, notamment avec Bruxelles. Accepterait-elle de se rallier à la France ? Et que faire des institutions européennes ? Tout n'est pas réglé mais les militants veulent « conscientiser » l'opinion, surtout depuis que les sondages montrent un soutien pour leurs idées en progression en France et en Belgique.

A l'entrée du chapiteau, les manifestants se postent en silence pour assister au ballet des politiques.

M. Gendebien sort du rang à la vue du président de la Région wallonne, Rudy Demotte. Il lui tend son livre Le choix de la France.
Sourire crispé du ministre. « Les grandes idées sont d'abord partagées pur un petit nombre », souffle M. Gendebien.

Photo : Philippe Lenaerts (elle ne figure pas dans l'article de la DNA)


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