Le gouvernement Leterme ? Aux piles ! - 24 novembre 2008

Il y a d’abord eu les accusations de mensonge dont Yves Leterme a fait l'objet de la part de la commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes.

Selon la Néerlandaise, notre Premier ministre n'aurait pas dit la vérité en affirmant que la Commission européenne n'était pas accessible au cours du week-end durant lequel les pays du Benelux sont intervenus pour sauver Fortis. Un Premier ministre qui se fait traiter de menteur par une Commissaire européenne représente une première à ce niveau politique.

Ensuite, maladresse ou geste calculé, une déclaration incendiaire du Premier ministre a interféré dans le procès Fortis et a semé un vent de panique parmi les petits épargnants : Yves Leterme menaçait de retirer la garantie de l'Etat en cas de décision défavorable du Tribunal du Commerce. Les observateurs n’ont pas manqué de pointer une ingérence de l’exécutif dans une décision de justice, en dépit de la séparation des pouvoirs inscrite dans la Constitution.

D’autre part, les caisses de l'Etat sont vides pour un éventuel plan de relance de l'économie, affirme un responsable du Conseil supérieur des Finances : « Avec le vieillissement de la population et l'augmentation de la dette publique en raison des interventions du fédéral dans les banques, la Belgique n'est pas en état de réaliser de telles dépenses. »

Enfin, cerise blette sur un gâteau périmé dès sa mise à l'étalage, un contrôle budgétaire début janvier est inévitable.
Les Belges devront bel et bien se serrer fortement la ceinture après les fêtes.

Dans son rapport concernant le Budget 2009, la Cour des Comptes balaie d’une chiquenaude le taux de 1,2 % pris comme base de travail par le gouvernement, la Commission européenne ne prévoyant que 0,1%. Elle ne manque pas de relever les lacunes et le manque de transparence de certaines opérations comptables.
Il s’agit, par exemple, des répercussions sur le budget des opérations de sauvetage des banques. Les rentrées fiscales laissent également la Cour perplexe : « Les rentrées réelles seront sans doute plus basses que prévu ».

Quant aux rentrées supplémentaires générées par la lutte contre la fraude fiscale (avec quels moyens humains supplémentaires ?), « elles sont en grande partie basées sur des estimations théoriques ».
Une remarque cinglante que notre Grand argentier Didier Reynders doit apprécier à sa juste valeur.

La Belgique, contrairement à ses voisins néerlandais, allemands et français, n’est donc pas en mesure de concocter un plan de relance économique : les caisses sont vides (on le disait déjà avant la crise bancaire !).

Le gouvernement Leterme continue à ramasser des piles…

Le plan de relance de la France dès le mois d'octobre


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