Le réunionisme a toujours existé - 21 novembre 2008

Napoléon, dans son testament, daté de Longwood le 15 avril 1821, a consacré au baron Larrey ces quelques lignes élogieuses : « Je lègue au chirurgien en chef Larrey 100 000 francs. C'est l'homme le plus vertueux que j'aie connu. »

Le plus célèbre chirurgien de la Grande Armée a raconté par le détail ses souvenirs militaires qui représentent une mine de renseignements sur la pratique de la médecine à son époque.

Citons deux passages qui nous concernent de plus près.

Le premier montre le courant de sympathie de la population belge envers les soldats français blessés à la bataille de Waterloo :

« A Bruxelles, comme à Louvain, les habitants se disputaient à l’envi l’avantage de posséder chez eux le plus grand nombre de blessés français ; rien ne leur était épargné ; on leur prodiguait les soins les plus tendres et les plus généreux : jamais hospitalité n’a été exercée avec plus de désintéressement. »

Le second, qui semble n’avoir jamais été cité dans le cadre d’une étude sur la Révolution de 1830, indique l’existence d’un large courant réunioniste (ou rattachiste) dans nos régions lors des événements qui conduisirent, en fin de compte, à la création du Royaume de Belgique.

L’ensemble des mémoires de guerre du Baron Larrey démontre son objectivité par rapport aux événements qu’il décrit, ce qui donne plus de force à ce témoignage. D’autant qu’il était un ami personnel de Léopold Ier, celui-ci lui étant infiniment reconnaissant d’avoir organisé les services médicaux de la jeune armée belge !

La Révolution de 1830 :

« A l’instar de la France, la Belgique secoua le joug du souverain (note : le roi des Pays-Bas) qui la gouvernait, bien que ses actes fussent tout paternels et dictés par la plus pure philanthropie ; mais le peuple belge espérait pouvoir rentrer dans le sein de la grande nation, se considérant toujours comme appartenant à la même famille. La politique du roi des Français (note : Louis-Philippe) en décida autrement ; cette contrée fut érigée en royaume et mise sous la protection immédiate de la France. »
Cette dernière phrase fait allusion à l'intervention française qui permit de repousser les troupes néerlandaises qui occupaient Anvers en 1832.

La France vole à notre secours en 1832

Il est bien clair que le R.W.F. refuse de s'appuyer sur l'Histoire pour justifier son combat actuel. Le déterminisme historique n'est pas notre credo.
Mais il est tout aussi vrai que nier un courant politique qui existe depuis 1830, dans la foulée des idées généreuses de 1789, comme le font une partie des journalistes et des historiens belges, relève d'une certaine malhonneteté intellectuelle.

Source : Baron Dominique Jean Larrey, chirurgien en chef de la Grande Armée : Mémoires de chirurgie militaire et campagnes : vol. 02 : 1712-1840 : campagnes de Russie, de Saxe, et de France, relation médicales de campagnes et voyages, annexes : avec des planches. Ed. Tallandier, Paris, 2004, pp. 979 et 1038


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