De Croo au chevet de la Belgique -19 novembre 2008

Les deux Herman, Van Rompuy et De Croo (le nouveau et l’ancien Président du Parlement), viennent d’annoncer la parution d’un nouveau livre « Que la Belgique crève ? Questions aux séparatistes »
Il est publié sous la forme « tête-bêche » aux éditions Racine pour la version francophone et Lannoo pour la version néerlandophone : « België barst ? Vragen aan de separatisten » par Herman De Croo.

Cet ouvrage n’est apparemment pas encore dans le commerce puisqu'un vendeur d’une grande librairie m’a annoncé sa présence en librairie que dans un mois seulement (!). Mais la plupart des journaux en citent néanmoins quelques thèmes clés.

Sur la seule base de ces coupures de presse, on peut d’ores et déjà commenter trois points :

1. Herman de Croo évoque l’éclatement du pays (note : cette thèse lui paraît donc plausible) sans préciser le scénario précis qui s’ensuivrait mais tout en éludant la réunion de la Wallonie et de Bruxelles à la France.

2. Bien que le statut futur de Bruxelles ne soit pas clairement précisé, la supposition est néanmoins faite qu’en cas d’éclatement de la Belgique, cette ville ne serait plus capitale de l’Europe (c.à.d. le siège des principales institutions européennes) et perdrait de ce fait ses nombreux fonctionnaires internationaux.
Dans l’optique d’un rattachement à la France, Bruxelles ne serait également plus la capitale d’un état européen.
Et alors ? L’ONU est à New-York qui n’est pas la capitale des USA ; plusieurs organisations internationales ont leur siège à Genève qui n’est pas la capitale de la Suisse ; et le Parlement européen est à Strasbourg qui n’est pas davantage la capitale de la France.
Cela signifie que Bruxelles ne perdrait pas nécessairement les institutions européennes qui siègent en ses murs.

3. La mise en place de nouvelles institutions coûterait une somme astronomique au citoyen et les nouveaux pays devraient refaire la file pour réintégrer des institutions internationales. Ceci est peut-être exact dans le scénario Wallo-Brux (Belgique résiduelle).
Mais dans celui de la réunion à la France, plus de files d’attente car la France est déjà membre de tout. Sauf peut-être du commandement intégré de l’OTAN mais le Président Sarkozy compte y faire rentrer la France.
Et les nouvelles institutions nationales (ministères, parlement, etc.) sont déjà à Paris, les ambassades déjà en place à l’étranger.
Quant aux institutions locales, elles se calqueraient sur celles de la République et certaines ne feraient que changer de casquette, les provinces étant transformées en départements, la Région Wallonne et la Région Bruxelloise devenant deux régions de France, etc.

En attendant la parution du livre, une première conclusion s’impose :
l’alternative française pour la Wallonie et Bruxelles est tout simplement évacuée. Un procédé qui simplifie assurément la thèse avancée par De Croo
Pour ce dernier, la Belgique "konfederaal", sous l'une ou l'autre forme, serait bien entendu la meilleure solution pour les Flamands, les Wallons et les Bruxellois.
Air connu...

Article proposé par Didier Rabosée, membre de la section de Bruxelles