La Flandre des scandales - 30 octobre 2008

A Anvers, on ne parle que de cela. Il est question d’une véritable « autoroute » qui passera au-dessus de quartiers populeux, d’un tunnel sous l’Escaut et d’un pont entre la rive et le Palais des Sports. Pour désengorger le trafic de la cité portuaire.

Le gouvernement flamand a sous-traité le projet à la société privée BAM, présidée par... Karel Vinck (VLD), société que d'aucuns soupçonnent de clientélisme, de népotisme politique ou encore de favoritisme envers des entreprises.

Le projet prévoit également un péage qui sera tout bénéfice pour le secteur privé, les frais de ces travaux pharaoniques étant, comme toujours, à charge du contribuable.

Dès le début de ce dossier, l’un des plus ambitieux que la Belgique ait connu, la plus grande méfiance a entouré l’attribution du marché, qui semble entaché d’irrégularités. De plus, la facture a déjà fortement augmenté par rapport aux prévisions initiales.

Tout récemment, le Parlement flamand a reçu une lettre de la société BAM, qui indiquerait que le Bureau de communication "Groupe C & Slangen" de Noël Slangen, l’ancien conseiller en communication de Guy Verhofstadt, impliqué dans plusieurs dossiers douteux mais qui reste malgré tout le Directeur général du… VLD, n’était en possession d'aucun contrat ferme qui l'habilitait à "communiquer" sur le projet du contournement de la Ville d’Anvers (le viaduc « Lange Wapper »).
Si c’était le cas, il faudrait peut-être parler de « détournement » et non de contournement.
En effet, le Bureau de communication de Noël Slangen, "l'image de Verhofstadt", comme l'on dit en Flandre, a déjà perçu la bagatelle de 5 millions d’euros pour se taire dans toutes les langues.
Et pourtant, la population anversoise est loin d’être convaincue de la nécessité impérieuse de réaliser un projet jugé, par beaucoup, nuisible d’un point de vue financier et écologique.

Curieusement, la presse francophone ne l'a guère évoqué alors que l’hebdomadaire Knack de cette semaine lui consacre un éditorial et un article.
Ce qui se passe dans la deuxième ville de Belgique, mais située en Flandre, ne l'intéresse sans doute plus...

Gageons que Rudy Aernoudt viendra prochainement nous donner en Wallonie quelques précisions sur cette bonne gouvernance à la flamande.
A moins que, selon lui, notre région doive conserver le monopole des « affaires » et que, dès lors, ce dossier ne vaille pas la peine d'être relevé.

Slangen retombe toujours sur ses pattes

Slangen s'occupe aussi de la communication de l'Union belge... bientôt scindée