RER de Paris et RER escargot de Bruxelles - 17 octobre 2008

L’année 2012 était généralement citée pour l’inauguration du Réseau Express Régional (RER) de Bruxelles mais ce projet a pris un train de sénateur belge.
Dans le meilleur des cas, il faudra attendre quatre années supplémentaires !

En cause, l’imbroglio institutionnel de la Belgique : pour entamer les travaux du RER, il faut obtenir des permis à de multiples niveaux de pouvoir et surtout veiller à la convergence des trois régions qui se « partagent » l’hinterland bruxellois : la Flandre, la Wallonie et la Région de Bruxelles-Capitale, sur fond de rivalités communautaires.

Pour ce qui concerne plus particulièrement la Wallonie, la mise en service de la ligne 161 Bruxelles-Ottignies (Ottignies, ville du Brabant wallon, est la 3ème gare de voyageurs de notre région) attendue pour 2011 ne devrait être réalisée que fin 2015. Celle de la ligne 124 Bruxelles-Nivelles, prévue en 2012, est reportée à 2016, voire 2017.
Mais rien n’est moins sûr, compte tenu de l’évolution politique du pays. Il se pourrait bien que nos amis français, à ce rythme d'escargot, achèvent eux-mêmes les travaux du RER bruxellois pour ce qui concerne la partie francophone du réseau.

Pendant ce temps, Paris, qui s’est dotée depuis des lustres de ce type de transport semi ferroviaire à haute valeur ajoutée et qui a développé les TER (trains express régionaux), se dit victime de son succès :

« Deux facteurs se conjuguent, selon les observateurs. D'abord, la conséquence des investissements publics réalisés depuis dix ans qui se sont traduits par une amélioration de l'offre de services. Spectaculaire, la croissance des TER ne fait ainsi que prolonger l'évolution enregistrée sur la dernière décennie : depuis 1998, la fréquentation des TER a augmenté de 60 %, grâce, notamment, à l'effort financier des régions auxquelles l'Etat a délégué cette compétence en 2002. »

Voilà sans doute ce qui caractérise un Etat moderne (on remarquera que la France a régionalisé cette compétence) :

  • le sens des responsabilités, une gestion volontariste et des moyens financiers qui vont de pair avec un projet ambitieux d'utilité publique.

Pendant ce temps, Bruxelles est toujours plus asphyxiée par les voitures mais aussi par la politique d'enclavement de la Flandre.

Concluons sur deux anecdotes révélatrices :

  1. La liaison Charleroi-Bruxelles durait 30 minutes il y a 50 ans ; aujourd'hui, elle prend 40 minutes. Pour autant que la ponctualité, qui se dégrade d'année en année, soit observée.
  2. De 2006 à 2007, le nombre de trains supprimés a quasi doublé, passant de 8.801 à 15.849 !

Trafic ferroviaire belge : la situation se détériore

Le RER de Paris victime de son succès


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