Belliraj, encore une étrange histoire belge - 18 octobre 2008

Le procès du Belgo-Marocain Abdelkader Belliraj vient de s’ouvrir à Rabbat.

La justice marocaine le soupçonne d’être mêlé à pas moins de six assassinats commis en Belgique à la fin des années 80. Notamment, celui du docteur Joseph Wybran, le Président du Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique, ainsi que du Recteur de la Grande Mosquée du Cinquantenaire à Bruxelles.

A l'époque, Abdelkader Belliraj figurait parmi les suspects mais il ne fut guère inquiété. Il aurait également été impliqué dans un hold-up perpétré au Luxembourg en 2000. Bien plus grave, il aurait opéré pour le compte du fameux terroriste Abou Nidal.

Le journal flamand De Morgen, le dernier quotidien qui possède encore un service d’investigation politique (il avait, par exemple, retrouvé l’assassin de Julien Lahaut), affirme que, durant la période de préparation des attentats du 11 septembre 2001 et de l’assassinat du commandant Massoud, Beliraj se trouvait à Kaboul où il avait rendez-vous avec le n° 2 d'Al Qaida. Celui-ci lui aurait donné pour mission de recruter en Belgique des spécialistes pour la confection d'armes chimiques et biologiques.
Rappelons que les deux assassins du « Lion du Panshir », c’est le surnom de Massoud, ont longuement séjourné à Bruxelles où ils ont reçu de faux passeports belges.…

Belliraj a-t-il bénéficié de protections en Belgique ? C’est possible.
En effet, il travaillait déjà à  cette époque pour la cellule « Affaires musulmanes » de la Sûreté de l'Etat belge. Bien plus, il était payé à l'information au moyen de salaires quasi mensualisés.
Belliraj, un fonctionnaire de la Sûreté belge peu ordinaire, en quelque sorte…

De Morgen, qui s’appuie sur une source policière fiable, pense que la Belgique se trouve confrontée au plus grand dossier terroriste de son histoire.

La presse francophone a été très discrète sur ce sujet « embêtant » pour l’image du pays.