Quand Louis Michel se mettait à table - 11 octobre 2008

La revue Wallonie française de Maurice Lebeau, fondateur du Mouvement wallon pour le Retour à la France, a interrogé au printemps 1999 de nombreux responsables politiques sur l’avenir institutionnel de la Belgique.
A cette époque, le Rassemblement Wallonie-France était encore en gestation.

Voici la réponse de Louis Michel, Président du PRL (actuel MR), « circonstanciée et empreinte d'une fermeté qui, si elle se maintient, laisse entrevoir de beaux jours à l'actuel gouvernement fédéral qui pourrait bien expédier les affaires courantes jusqu'en 2002 ! », selon le commentaire de notre ami Maurice Lebeau.
Malheureusement, ce dernier ne pouvait pas prévoir que le Commissaire Louis Michel allait choisir la voie du confort à l’Europe.

Dix ans plus tard, à l'aube de nouvelles négociations institutionnelles, les propos de Louis Michel résonnent étrangement :

"La position du PRL à l'égard des revendications séparatistes flamandes est claire. Le PRL ne sera pas demandeur de réformes institutionnelles s'il est appelé à la table des négociations pour la formation d'une majorité gouvernementale.

Entrer dans une logique de régionalisation plus poussée, c'est casser les mécanismes de solidarité entre le nord et le sud du pays ; c'est faire de la Wallonie une région exsangue...

Bruxelles, il est vrai, est un enjeu majeur. Son rôle de capitale nationale, de repère européen doit nous amener à une vigilance constante face aux revendications flamandes d'appropriation.
La logique séparatiste flamande veut faire de Bruxelles la capitale de la Flandre...

Il est inconcevable d'accéder aux demandes flamandes concernant Bruxelles et notamment pour ce qui touche à une représentation garantie des Flamands au Parlement bruxellois (note : entre-temps, cette représentation a été garantie pour la Flandre, avec la bénédiction du FDF, suite aux accords du Lambermont).

Le PRL a d'ailleurs proposé dans ce débat l'élargissement de la région de Bruxelles-Capitale à certaines communes limitrophes, ce qui permettrait de résoudre à la fois le problème de la « sous représentation flamande » et des communes à facilité qui bénéficieraient du régime de bilinguisme.

Quant à faire de Bruxelles un district européen, l'idée peut paraître sédui­sante, mais c'est aussi nier son caractère de région à part entière. Or, la région bilingue de Bruxelles-Capitale contribue à donner un certain équilibre à notre fédéralisme..."

Source : Wallonie française, avril 1999, n° 33
Interview réalisée par Maurice Lebeau et René Swennen


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