Belgique : plusieurs trains de retard - 12 octobre 2008

Le Forum économique mondial (World Economic Forum) a publié son classement annuel qui évalue les pays selon une centaine de critères.
La Belgique occupe la 19^ème place et en gagne une, la France est 16^ème et en gagne deux. Entendons-nous bien : le R.W.F. n’a jamais prétendu que la République était un « Pays de Cocagne », comme Elio Di Rupo a eu l’indécence de le proclamer à propos de la Belgique l’année dernière. La République n’est pas la panacée de tous nos maux. Une réunion à la France représentera des avantages mais aussi des désavantages pour les Wallonnes et les Wallons.
Une certitude cependant : la France se porte mieux que nos médias francophones ne le prétendent à longueur de journée…

Dans le Laatste Nieuws du 8 octobre, Leo Sleuwagen, professeur d’économie, va même jusqu'à affirmer que cette 19ème place de la Belgique est trompeuse :
« Nous ne progressons pas : nous faisons plutôt marche arrière. Notre pays ne brille pas dans les secteurs où un Etat devrait se distinguer. Par rapport à nos voisins, nous plongeons. Inquiétant. »

Dans la configuration actuelle de crise économique mondiale, il y a effectivement de quoi tirer la sonnette d’alarme à lire les points faibles de la Belgique :

Voici son classement, sur 134 pays, dans les secteurs où elle montre des signes de défaillance, la position dans ce classement étant indiquée entre parenthèses:

• Infrastructure générale (15)
• Intégration des ingénieurs et des scientifiques dans le secteur privé (20)
• Accès internet à l’école (24)
• Accès de la population à Internet (28)
• Accès aux prêts (24)
• Accès aux capitaux à risque (33)
• Lutte contre la fuite de nos « cerveaux » (24)
• Gaspillages de l’Etat (40)
• Efficacité de l’administration (106)
• Dette publique (119)
• Pression fiscale (114)

Les 5 derniers critères, essentiels pour apprécier les capacités de développement d’un Etat, ne sont effectivement pas rassurants.

Le classement général du World Economic Forum

Les points forts de la Belgique :

• L’enseignement (mais le rapport Pisa a pointé les différences entre l’enseignement en Flandre et en Communauté française)
• La qualité des écoles de management
• Le haut niveau des institutions de recherche scientifique (mais le privé investit beaucoup trop peu dans ce secteur porteur par rapport à nos voisins)
• La rapidité des procédures pour créer une entreprise
• Le développement de l'internet à large bande
• La collaboration entre les universités et les industries
• La qualité des réseaux routiers et ferroviaires et des ports mais le rapport indique que d’autres pays, au niveau de développement similaire, investissent beaucoup plus que la Belgique dans ce domaine vital pour une économie. Comme c'est le cas de la France, qui se trouve dans le peloton de tête.

Le professeur Sleuwaegen, de la Vlerick Manager School, conclut en prédisant que le désastre bancaire que connaît aujourd’hui la Belgique se fera nettement sentir dans le prochain classement du World Economic Forum.