Geert Bourgeois : « Basta la France ! » - 9 octobre 2008

Le vrai leader de la N-VA, Geert Bourgeois, - il paraît que Bart De Wever est un enfant de chœur à côté de lui - n’a pas de mots assez durs pour fustiger la prise de contrôle par des capitaux français de Fortis et, dans une moindre mesure, de Dexia.

Ce natif de Roulers (« Storm op zee ! », tempête en mer !, comme on dit dans cette bourgade fondatrice du mouvement flamand où se trouve le monument Albrecht Rodenbach) avale difficilement ce rééquilibrage des forces financières en Belgique, qui n’a pas un aspect aussi national qu’il veut bien le faire croire.

Extrait de son interview accordée au Vif, propriété du Roularta Media Group basé à… Roulers ! Comme le monde est petit.

- Trop is te veel ?

Oui, parce que c'est toujours à sens unique. On pourrait rappeler le projet de fusion, prometteur, de la Sabena avec la compagnie néerlandaise KLM, abandonné au profit d'Air France puis de Swissair. Et dans la crise bancaire actuelle, on se pose des questions sur le rejet rapide par le gouvernement fédéral de la candidature hollandaise d'ING au rachat de Fortis. Encore une fois, on n'a joué que la seule carte française.

- Qui dicte la consigne, selon vous?

Une fois de plus, la haute finance francophone, avec le soutien de la Cour, roule pour les Français. Comme cela s'est passé avec la Générale de Belgique et avec la Sabena.

- Vous nous ressortez la théorie du grand complot, orchestré par un gouvernement dominé par les francophones comme le sous-entend votre collègue de parti, le député Jan Jambon ?
Je ne parle pas de complot. Mais il y a clairement un veto francophone à tout autre candidat acheteur que français.

- Faire autant affaire avec les Français, est-ce si mauvais pour la Flandre ?

C'est mauvais pour tous les Belges, francophones aussi (note : c’est peut-être vrai tant que la Wallonie n’aura pas choisi son camp : la Flandre ou la France). Même si la Flandre est sans doute plus sensible à cette question que la Wallonie.

Les jérémiades de Bourgeois au Vif

Au lieu de gémir sur les avatars des épargnants flamands, Geert Bourgeois serait bien avisé de se demander où en est le procès escargot de la KBC flamingante (son ancien patron, Remi Vermeiren, dénonçant régulièrement les transferts nord-sud) et de sa filiale KB Lux qui aurait soustrait 400 millions d’euros au fisc belge
Coïncidence amusante, c'est le montant que Kris Peeters, le Ministre président flamand, a confisqué au budget fédéral sous un quelconque prétexte.

Le procès de la KB Lux et les Calendes flamandes

"Olie komt altijd boven drijven (op den duur)" comme le dit joliment un proverbe flamand : "L'huile remonte toujours à la surface (avec le temps)"


© R.W.F. Dernière mise à jour le samedi 11 octobre 2008 - Ce site est le seul officiel du R.W.F.