Fortis : l'union fait la force... d'inertie - 29 septembre 2008

Cela fait des semaines que le groupe Fortis subit les assauts de la spéculation financière et les conséquences de la crise aux Etats-Unis. Sans que les décideurs belges, à la sauce du comte Maurice Lippens de Knokke-le-Zoute, ne réagissent. Par exemple, la Commission bancaire et financière de Belgique n'a, semble-t-il, rien vu venir. L'union fait la force... d'inertie, en quelque sorte !

Eberlué, le citoyen a pu constater que le gouvernement Leterme, apparemment peuplé de gastropodes, se réunissait ce dimanche en urgence, quelques heures avant l’ouverture de la bourse de Sidney (22 heures chez nous) pour enfin se pencher sur le cas préoccupant du géant belgo-néerlandais dans le secteur de la bancassurance.

Comme il n’est pas question pour nos Belgicains de service que Fortis tombe entre des mains françaises (BNP), Didier Reynders, après s'être entretenu avec ses acolytes du Benelux, interviendra financièrement pour soutenir Fortis à raison de 4,5 milliards d'euros (l'avenir nous dira si l'opération est compatible avec les règles européennes de la concurrence).
Au moment même où le gouvernement doit concocter un budget « difficile » et que tout le monde sait que les caisses fédérales sont vides.

Remarquons également que, à travers les infortunes de Fortis, c’est tout l’édifice belge qui se trouve menacé et que le néo-libéral Didier Reynders, pour parer au plus pressé, se voit contraint de renationaliser partiellement une banque (un comble !). L'Etat belge sera décidément toujours un monde à l'envers.

D'autre part, il se pourrait bien que les boursicoteurs de tous poils ne croient tout simplement plus en l’avenir de la Belgique, une inquiétude suffisante pour contribuer à augmenter la crise de confiance en Fortis, cette institution bancaire qui a résulté de la fusion de la Générale de Banque et de la CGER, deux banques dont le développement a été intimement lié à l'Histoire du royaume (tout comme Dexia, ex-Crédit Communal, également menacé par la spéculation).
Fortis recense aujourd'hui un tiers de l'ensemble de la clientèle belge et emploie 25.000 travailleurs victimes de l'insoutenable légéreté de nos dirigeants. Les anciens de la Sabena en savent quelque chose...

Comme le disait un commentateur financier, aucun Etat au monde de la taille de la Belgique ne pourrait survivre à la faillite d'un groupe financier tel que Fortis.


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