Regard sur l’actualité de Paul-Henry Gendebien - 22 septembre 2008
S.O.S. : le « Belgium » sombre…

A la suite de la démission bidon de M. Leterme le 14 juillet dernier, le roi Albert II prêtait main forte au régime et au gouvernement en désignant trois médiateurs. Dans l'unique but de gagner du temps.
Après deux mois de pseudo réflexions, ceux-ci ont produit un rapport de 35 lignes pour ne rien dire, sinon inviter les partis à négocier une réforme de l’Etat à partir d’une « page blanche ». Le problème, c’est que chaque communauté et chaque parti a immédiatement donné sa propre définition du format de cette page et de la nature exacte de la couleur blanche. Aussi, une fois de plus, le sommet du ridicule venait d’être gravi, et la crise repartait de plus belle.

Seize mois après les élections de 2007 et après 500 jours de palabres négatives, la crise belge s’est dévoilée dans sa crue nécessité : à la fois une crise de régime et une crise existentielle « qui n’en finit pas de finir ».

Le gouvernement ne décide pas. Le Premier ministre voyage. Le Parlement fédéral est en chômage permanent. Il n’y a aucun capitaine à la tête de l’Etat. Nous l’avions annoncé depuis des années : un jour viendra  où il n’y aura plus de gouvernement belge actif, mais seulement une « équipe » de prétendue gestion des affaires courantes, en réalité un groupe de liquidateurs.

Nous voyons bien que le moment approche où il faudra enfin organiser la négociation de la séparation à l’amiable du couple belge. Sinon le chaos et l’anarchie imposeront l’intervention extérieure…

Aujourd’hui, tout le monde admet que M. Leterme est le plus mauvais Premier ministre que l’Etat belge ait connu depuis 1830. C’est normal : la Belgique politique ne peut plus produire quoi que ce soit de significatif ou de durable. Le médiocre triomphe.

C’est le moment que choisit M. Di Rupo pour répéter devant les caméras sa vieille antienne : « Il faut sauver l’unité du pays. » Quelle unité ? Quel pays ?

Nous lui suggérons, pour qu’il retrouve la sérénité, de renoncer à se tromper lui-même et à tromper ses électeurs.

C’est d’ailleurs la totalité de la superstructure politico-médiatique francophone qui paye la lourde facture de son aveuglement et de son angélisme. Par son choix naïf d’une vaine politique d’apaisement munichois, elle tente désespérément de repousser l’inéluctable. Elle veut croire que tout le mal est venu de la seule N-VA et que sa mise à l’écart règlera tout.
Rien n’est plus faux ! Car c’est évidemment toute la classe politique flamande qui est imbibée de nationalisme.

Quelles que soient les prochaines péripéties de la comédie permanente qui se déroule sous nos yeux, nous constatons que l’Etat belgo-flamand a pris l’allure d’un bateau ivre errant dans le brouillard, au milieu des icebergs.

Le « Belgium » (comme ils disent) ressemble furieusement à un Titanic en train de couler. Mais, cette fois, il n’y aura même pas d’orchestre pour l’accompagner.

Wallons et Bruxellois sont de plus en plus nombreux à exprimer leur ras-le-bol définitif devant le comportement des partis officiels.
Et ils sont de plus en plus nombreux à prendre option de la réunion à la France.

En vérité, nous avançons à grands pas vers la libération et l’autodétermination.


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