Radio Bruxelles ment, Radio Bruxelles est pro-flamand - 17 septembre 2008

L’hebdomadaire TéléMoustique, qui est toujours parvenu à conserver sa liberté de ton, consacre cette semaine un dossier bien documenté au R.W.F. :

Les séparatistes francophones
article de Télémoustique du 17 septembre 2008, Vincent Peiffer

Ras-le-bol ? Prise de conscience ? Tabou il y a deux ans, le séparatisme convainc de plus en plus de francophones...
La Belgique unie vacille-t-elle sur ses bases populaires francophones? Dans les enquêtes et les sondages qui fleurissent depuis une année se dégage toujours une confortable majorité: celle d'une population qui continue de voir en la Belgique le cadre principal de sa citoyenneté. Mais une nouveauté spectaculaire est apparue: le courant séparatiste prend une vigueur de plus en plus consistante chez les Wallons et les Bruxellois.

Réalisée fin 2007, une enquête de l'UCL révélait que 16 % des francophones étaient persuadés de la disparition prochaine de la Belgique. Six mois plus tard, dans un sondage du Soir, ils étaient 23 %. Une conviction qui se transformait en volonté séparatiste, début septembre, dans un sondage Internet du Vif: un cinquième des Wallons et des Bruxellois francophones désiraient la scission du pays! Prise de température peu fiable? Saute d'humeur passagère? Exagération? Télé Moustique a voulu en avoir le cour net, en effectuant son propre sondage. Résultat: plus de 23 % des sondés veulent se séparer de la Flandre! Ce qui, il y a à peine deux ans, n'était qu'une vaguelette ultraminoritaire - parfois présentée comme folklorique - s'est transformé en une vague qui grossit de mois en mois chez les francophones.

Mais qu'est-ce qui motive cette levée indépendantiste? Certainement une réaction de fierté et d'orgueil face à une Flandre politique considérée comme humiliante à l'égard des francophones. "Dans la population francophone, note le député MR Denis Ducarme, il y a un sentiment grandissant de ras-le-bol d'être considéré comme quantité négligeable par la Flandre. Ils en ont assez de subir les agressions et les excès flamands. Notamment les discriminations en périphérie bruxelloise et la caricature du Wallon paresseux. Finalement, se disent les francophones, si les Flamands en ont assez de nous, qu'ils partent!"

On assisterait donc davantage à un mouvement de rejet de la Flandre que de la Belgique. A moins, peut-être, que la grave crise politique qui s'éternise ait été révélatrice pour les francophones. Paul-Henri Gendebien, le leader du parti qui prône le rattachement de la Belgique francophone à la France, en est convaincu: "Nous sommes dans une phase d'évolution considérable des esprits. Il y a une acceptation croissante par les Wallons et les Bruxellois de la disparition de l'Etat belge. Les francophones ont parcouru la moitié du chemin. Exaspérés par le comportement flamand, ils se résignent petit à petit à l'échec du fédéralisme belge."

Un sentiment indépendantiste plus profond et plus réfléchi serait donc en train de grandir chez les Wallons et les Bruxellois. Même si elle ne maîtrise pas toujours les subtilités de l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, l'opinion publique francophone a confusément senti ce qui s'est produit le 7 novembre 2007, lors du vote unilatéral par les députés flamands de la scission de BHV. Ce jour-là, le consensus belge, seul véritable ciment de ce pays, est mort. Les éclats de rire des élus flamands - et pas uniquement ceux du Vlaams Belang - ont marqué: la nouvelle génération politique flamande applique le diktat. Les tracasseries linguistiques en périphérie bruxelloise, la non-nomination des bourgmestres des communes à facilités, les examens linguistiques pour accéder aux logements sociaux ou aux CPAS ne seront que des confirmations. Et une conviction semble grandir chez les francophones: la Flandre a fait une croix sur la Belgique solidaire.

Côté francophone, les langues politiques se délient. Et les actes symboliques se multiplient. Ce week-end, à Namur, les Fêtes de Wallonie n'auront jamais été aussi allusives: l'invité d'honneur de ces fêtes n'est pas un pays étranger mais la Région bruxelloise! Le message, destiné à la Flandre, est clair: l'espace francophone Wallonie-Bruxelles se prépare à votre indépendance. Nul doute qu'à Namur, Charles Picqué répétera ce qu'il a dit dans ces colonnes il y a une semaine: "Si les Flamands ont le goût de l'aventure, que la Flandre vive sa vie!", mais "ce sera sans Bruxelles." Et le ministre-président bruxellois ne se privera pas de préciser: "Les francophones ne se croient plus obligés de céder pour maintenir un semblant de Belgique."

Et si la scission devenait effective? Là, deux options principales s'opposent. Cet été, dans un sondage du Soir, près d'un Wallon sur deux (49 %) se déclarait favorable au rattachement à la France. Ce qui n'étonne pas Paul-Henri Gendebien. Il y a peu de temps encore, le président du RWF/RBF (Rassemblement Wallonie-France et Bruxelles/France) passait pour un farfelu. Aujourd'hui, les thèses de son petit parti ne passent plus pour une "zinne" biscornue: "Ces chiffres sont pour moi une confirmation. Le fait est là: un francophone sur quatre déclare spontanément aujourd'hui: "La Belgique, ça suffit!" Il faut se séparer à l'amiable des Flamands. Et rattacher Bruxelles et la Wallonie à la France est considéré aujourd'hui comme une solution réaliste si la Belgique expirait."

La suite dans TéléMoustique

Pendant ce temps la RTBF programme toute la journée une émission sur le thème « Que veulent les Wallons ? », une Wallonie dont elle se moque comme de son premier micro depuis son siège du Boulevard Reyers.

C'est ainsi que la Maison Kakfa (appellation non contrôlée dans la mesure où Kafka n’était pas membre du PS) « développe » l’enquête de Dedicated Research, vous savez, cet Institut de Sondage qui ne nous cite jamais.

Au journal de 8 heures de Matin Première, l’habituel micro-trottoir ne parvient pas à trouver un seul citoyen en faveur du rattachement à la France alors que tous les sondages nous donnent entre 20 et 40% (pardon, 49% selon Le Soir) de partisans de notre solution en cas de disparition de la Belgique. Ici, on tombe subitement de 49 à 15%. La marge d’erreur est celle de la RTBF et des apparatchiks du PS qui sont à la manoeuvre.

Au journal de 9 heures, tous les Wallons interrogés trouvent les Flamands plutôt sympas. Et ainsi de suite.

Selon ce sondage (télé)commandé, une majorité de Wallonnes et de Wallons pense que l’on se dirige tout droit vers une Belgique « coquille vide » où leur région serait autonome et forte (sic)... C’est comme par hasard la thèse de la Flandre qui veut tout régionaliser sans donner de nouveaux moyens financiers à la Wallonie et qui prétend que tout ira mieux pour les deux régions devenues "konfederaal" !

Voici venu le temps de dire :
« RADIO-BRUXELLES MENT, RADIO-BRUXELLES EST PRO-FLAMAND ! »

Il est vrai que dans une Wallonie française, la RTBF disparaît d'un trait. Le personnel de la chaîne publique, qui a déjà tant souffert du Plan Magellan et qui n'est nullement responsable des errements de sa hiérarchie aux ordres, sera bien entendu replacé dans le paysage audiovisuel français (franco-belge, si l'on veut) : France 3 Wallonie et France 3 Bruxelles.
Il existe encore des Jean-Claude Defossé qui sauvent l'honneur par leur indépendance d'esprit. Mais n'oublions pas que celui-ci a été sorti in extremis du placard Magellan.

Enfin, Dedicated Research, dont la RTBF est un des principaux commanditaires, est le seul Institut de sondage belge autonome. C'est dire.
Sa méthodologie est pour le moins surréaliste si l’on en croit ce texte : la société est capable d’effectuer un sondage sérieux ( ?) en moins de trois heures.
De qui se moque-t-on ? Poser la question, c'est y répondre.

Dedicated Research : le sérieux d'un ouistiti

Cette société, dont l'indépendance vis-à-vis du monde politique est douteuse, s'occupe également de :

- l'étude d'image et de positionnement d'une personnalité politique
- l'étude du profil et des motivations de vote de l'électorat d'un parti politique
- la recherche de thèmes électoraux porteurs (sic)

Notre question impertinente : pour quel(s) parti(s) et quelles personnalités politiques l'Institut de sondage Dedicated Research a-t-il travaillé à ce jour dans le cadre d'une campagne électorale ?

Dedicated Research propose ses services à un parti ou à un candidat (p. 32)

Ce document nous apprend également que :
P. 28 Dedicated Research propose des « études auprès d’influenceurs » (sic), dont des politiciens (resic) et des journalistes ».
P. 35 La société reconnaît que ses collaborateurs sont issus « d’agences spécialisées en communication institutionnelle et politique ou de cabinets ministériels ».
La messe est dite : nous ne mentionnerons plus les sondages de Dedicated Research.


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