La Wallonie française : le pire cauchemar de la Flandre - 9 septembre 2008

Rudy Aernoudt, ce haut fonctionnaire flamand limogé pour avoir dénoncé les indélicatesses de la Ministre Fientje Moerman (eh oui, le Nord connaît aussi ses scandales) a réussi un nouveau coup médiatique.

Le Soir, qui agite encore et toujours l’épouvantail de la sécession, publie complaisamment les « chiffres » (qui a manié la calculette ?) de l’ancien collaborateur de Serge Kubla. Ceux-ci tendraient à démontrer que la Wallonie aurait beaucoup à perdre en cas de disparition de notre cher Royaume.

Nous lui répondons sereinement que la Wallonie aurait tout à perdre en avalisant une Belgique « konfederaal » aux conditions de la Flandre tout en s'arrimant à un ersatz de pays contrôlé par celle-ci.

Au contraire, la Wallonie aurait tout à gagner en s’unissant à la République française qui constitue, il est vrai, le seul épouvantail de la Flandre et même son pire cauchemar.

En effet, notre région walllonne bénéficierait de l’A.O.C. « France », la troisième terre d’investissements étrangers, en lieu et place du label « Belgium » qui a de plus en plus mauvaise réputation suite aux aléas que l’on connaît. La Flandre et ses 6 millions d’habitants trouveraient en face d’eux 66 millions de francophones, de quoi réduire l’arrogance de ses hommes politiques à la table de futures négociations.

Signalons par la même occasion que la population wallonne réaliserait des économies d’échelle. Deux exemples parmi d’autres.

Les citoyens verraient leur note de frais diminuer grâce à la suppression d’un magma institutionnel coûteux et toujours plus compliqué qui n’a d’autre fin que de donner du bois de rallonge à un Etat (?) qui compte... une cinquantaine de Ministres et des cabinets tentaculaires.

La France reprendrait à son compte notre budget des Affaires étrangères. Finies les représentations pléthoriques du Belgium aux quatre coins de la planète via la Région de Bruxelles-Capitale, la Région wallonne, le CGRI, etc. On se souvient encore du dispendieux siège de la Délégation de la Communauté dite française et de la Région wallonne à Paris, au Boulevard Saint-Germain, sur une "suggestion" du Ministre président wallon de l'époque Jean-Claude Van Cauwenberghe (2002).

Enfin, les Wallonnes et les Wallons auraient droit à un véritable Etat qui s’efforce de gérer au mieux le quotidien de ses citoyens (bonnes ou mauvaises, on compte 55 réformes tous azimuts depuis la Présidence Sarkozy) au lieu de subir le comportement désinvolte, voire cynique, d'Yves Leterme et de son gouvernement fantoche.

Rudy Aernoudt, le grand ami de Jean-Marie De Decker, a cependant le mérite de montrer qu’une Wallonie indépendante n’est pas viable (note : qui soutient la thèse opposée peut nous envoyer le dossier). Mais, examiné de plus près, son raisonnement ressemble davantage à un épouvantail belgiciciste qu’à l’énoncé d’une véritable stratégie politique. Il s'assimile encore moins à un plaidoyer pour la défense des intérêts wallons.

En résumé, un petit vent dans un verre d’eau tiède.


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