La Belgique et la Kultuur - 12 septembre 2008

C’était aujourd’hui le 150ème anniversaire de la naissance de Fernand Khnopff (1858-1921), un peintre symboliste apprécié dans le monde entier et plutôt « trendy ». Il a influencé Gustav Klimt en personne et annoncé le surréalisme.
Pas une ligne dans la presse belge pour rappeler cet événement.

La ville de Bruges a bien programmé la pose d’une longue inscription commémorative sur la maison d’enfance de l'artiste francophone suite à la demande d’un comité, mais celle-ci ne sera gravée qu’en néerlandais.

Les Anglo-saxons et les Japonais, qui admirent tant le Maître (en France, Khnopff est un peu moins connu mais ses oeuvres figurent régulièrement dans les expositions parisiennes consacrées à l'esprit fin de siècle), n’auront qu’à se munir d’un dictionnaire anglais-néerlandais ou nippon-néerlandais…

Un peu comme si Frédéric Mistral, le chantre de la Provence, n’était célébré qu’en provençal dans sa région natale et pas en français.

Passe encore que Bruges, la ville la plus touristique de Belgique (après Bruxelles), ne supporte plus le français (la Flandre ayant depuis longtemps éradiqué cette langue sur son territoire), comme l’a expérimenté récemment le cireur de pompes royales Stephane Bern, mais qu’une traduction en anglais de l'inscription commémorative soit refusée relève évidemment de l'inconcevable dans la ville du... Collège d’Europe.

Et si, comme la mer à la fin du 15ème siècle, l’esprit de tolérance avait abandonné la perle du nord, cette ville autrefois ouverte sur le monde entier ?

Fernand Khnopff, un peintre universel


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