Claude Demelenne : la tentation française - 15 août 2008

Dans l’édition du mois d’août du Journal du Mardi, Claude Demelenne consacre un dossier entier à la Question belge et au projet réunioniste. Il se subdivise en trois articles aux titres qui ont le mérite de la clarté : La tentation française, Des libéraux et des socialistes… pour la France, Ce pays n’est (presque) plus le nôtre.

De façon assez cocasse, le rédacteur en chef Laurent Arnauts prend l’exact contre-pied de son meilleur analyste politique. Son éditorial s’intitule en effet La tentation du vide ? Il est vrai qu’il nous avait déjà sorti cette énormité le mois passé : « Renoncer à la Belgique, ce serait en quelque sorte renoncer à tout ce que l’être humain a produit de plus évolué. Autant dire que ce n’est même pas une option. »

Pointé du doigt, cette fois, le manque de réalisme de notre projet porté par des hommes politiques sans expérience (quelle belle argumentation !). Une remarque intelligente, tout de même, par rapport au projet de « Belgique française » de Ducarme père : « Imagine-t-on vraiment, comme le fait Daniel Ducarme (MR), que la France tolérerait un régime d’exception qui risquerait d’amener son propre éclatement en régionalismes ? ». En effet, un statut transitoire du type alsacien, qui règlerait les questions de l’enseignement « libre » et des subsides cultuels serait plus en phase avec la réalité française. Dans ce cadre plus conforme aux valeurs républicaines, la classe politique wallonne, qui pense surtout à son propre avenir, serait réduite à de plus justes proportions : la Wallonie enverrait 34 députés à l’Assemblée nationale. Et l’on peut vous garantir que Philippe, Laurent et Astrid ne seraient pas sénateurs de droit…

On serait loin de la bonne centaine de députés que Daniel Ducarme prévoit dans sa « Belgique française » idéale !

Enfin, Laurent Arnauts, décidément bien mal inspiré, pense que l’Union Européenne ne laissera pas Bruxelles tomber aux mains de la France. Wait and see, comme on dit…

Pour vous donner l’envie de lire le dossier complet fort bien ficelé de Claude Demelenne, voici les quelques lignes d’introduction :

« L’imagination au pouvoir pour préparer l’après-Belgique ? Si le pays éclate, les francophones ne seront pas « à la rue ». Il existe des alternatives au chaos actuel. La plus populaire, selon un sondage : l’union de la Wallonie – et sans doute Bruxelles – avec la France, qui a la préférence d’un Wallon sur deux.
La tentation française n’est plus vraiment de la politique fiction.
 »

Le résumé ? Les Wallons ne sont pas devenus massivement rattachistes à l’occasion du sondage du Soir. Ils ont tout simplement passé le cap de la dépression liée à l’agonie de la Belgique pour se dire
« La France est peut-être une bonne solution pour assurer l’avenir de nos enfants ! »


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