En Flandre, le rattachement à la France n'est plus une thèse un peu folle
30 juillet 2008

A côté de celui de Bart De Wever, le site de Knack donne l'avis de Paul Durieux, notre Président de la section de Liège, sur le sondage du Soir.

Paul Durieux est ravi des résultats du sondage. Durieux est le Président de la section liégeoise du Rassemblement Wallonie-France, un petit parti politique francophone qui milite pour le rattachement de la Wallonie à la France.

« Depuis longtemps, la Belgique n’est plus un Pays de Cocagne pour nous. L’enquête montre que le francophone moyen pense précisément la même chose. »

« Un rattachement à la France ferait de nous une grande puissance », ajoute Durieux. « Une union nous offrirait de nombreux avantages en matière de soins de santé, de sécurité sociale et de fiscalité. En outre, l’enquête montre aussi que les Français nous accueilleront à bras ouverts. »

Durieux remarque aussi la progression rapide de l’idée rattachiste en Wallonie ces derniers mois : « Des voisins qui participaient l’an passé à la manifestation pour une Belgique unie de la Liégeoise Marie-Claire Houard en ont ras le bol de ces chamailleries communautaires. Ils trouvent qu’un rattachement à la France constitue une alternative sensée. »

« Plus vite, nous rejoindrons la France, mieux ce sera. Ce ne seront pas seulement les francophones qui s’en porteront mieux, mais aussi les Flamands », conclut Durieux.

Le Morgen a consacré un entrefilet au sondage du Soir et une page entière sur son site. Le Standaard avait été plus rapide puisque le jour même, il en faisait un grand titre sur la toile.
Mais le Laatste Nieuws a frappé fort. Le "grootste krant van het land" (le plus grand journal du pays) a consacré toute sa deuxième page à l'événement. Jan Segers, après avoir interviewé Paul-Henry Gendebien, conclut son article par ces mots : "Si Claude Eerdekens devait répéter son interpellation des Flamands de 1996 (note : en séance pléniaire du Parlement, le chef de groupe du PS avait lancé "Si vous voulez la France aux porte de Bruxelles, continuez comme cela !"), plus personne ne rirait".

Voici le résumé traduit par l'Ambassade de France à Bruxelles :

Si la Belgique craquait, la moitié des Wallons souhaitent que la Wallonie se rattache à la France. Les rattachistes ajoutent « l’autre moitié suivrait rapidement ». « La France veut nous recevoir à bras ouverts. Soyons sages, mettons un terme à ce pays avant que quelqu’un ait l’idée d’en venir aux mains », dit-on dans ces milieux. « Allons enfants de la patrie, le jour de gloire n’est pas encore arrivé », peut-on ajouter, « mais il pourrait se rapprocher ». En 1965, Charles De Gaulle avait conseillé de ne pas toucher à la Belgique, à moins que les Flamands ne rendent la vie impossible aux Wallons. Alors, la France pourrait accueillir ces derniers.

Près d’un demi-siècle plus tard, un Wallon sur deux est prêt à franchir le cap. C’est plus que lors d’une enquête similaire il y a moins d’un an d’ici.

Paul-Henry Gendebien, président du Rassemblement Wallonie-France (RWF) n’est pas étonné. « Nous sommes l’avant-garde d’un mouvement qu’on n’arrêtera plus », dit-il, estimant que plus rien ne lie les Wallons aux Flamands. Nous avons une vieille famille royale sur le retour, nous n’avons même plus d’économie belge, 40% des entreprises sur le territoire wallon sont dans des mains françaises. « La Belgique, c’est un faux ménage à trois ». Le rattachement à la France n’aurait, pour Gendebien, que des avantages : le Wallon moyen bénéficierait d’un meilleur enseignement, toucherait une plus forte pension et paierait moins d’impôts. »

Le Laatste Nieuws représente un lectorat potentiel - c'est-à-dire un journal qui circule de main en main, au-delà de son achat - de 500.000 personnes...

Notre ami Jules Gheude a également été interviewé par des quotidiens populaires flamands.

Quant au journal francophone le plus belgiciste, La Dernière Heure, pas un mot du sondage.
A coup sûr, il leur faudra du temps pour se remettre du coup de massue.